Le palais de Koceila (Tahouda): quand un état efface délibérément l'identité authentique des Amazighs!
by onelas • • 15 Comments
En le voyant, j’ai pris avec rage mon caméscope en pensant à cette mosquée de Okba. J’avais les larmes aux yeux en voyant dans quel état il est; on en a fait des toilettes, on y défèque. À l’intérieur, il est tout délabré, dans un état ruineux, bref, il ne reste plus grand-chose. Voilà ce qu’ils ont fait de notre patrimoine historique. De loin, le palais me parait comme une colline. En arrivant, j’ai compris que la moitié est enfouie sous terre, les vestiges ont été laissés à l’abandon, absence totale de cet état qui ne sait rien faire hormis de construire des mosquées, de coûteuses mosquées, un état protecteur du patrimoine arabo-islamique au détriment du patrimoine amazigh…
Le printemps de l’année passée, en rentrant à Bgayet pour participer à la célébration de Tafsut parmi les miens, et participer au même temps à la marche des autonomistes, l’occasion m’est offerte pour visiter pour la première fois Biskra, la porte du désert algérien. Pour moi qui n’ai jamais franchi Sétif vers le Sud, je pensais que Biskra est ce désert impitoyable, je pensais trouver une région désertique, à feu, avec du sable jaune étincelant sous un soleil de braise. Eh bien, il n’en fut rien, Biskra est une région semi-désertique, où la verdure résiste encore aux agressions perpétuelles du désert et surtout de l’homme.
Dès mon arrivé, j’étais frappé par l’aménagement des routes, elles étaient larges et entretenues comparativement à la Kabylie en général et à Bgayet en particulier. Dans cette dernière, les nids de poule et les embouteillages rendent la vie cauchemardesque au citoyen. Pourquoi y a-t-il une telle différence? Est-ce la faute à nos élus qui ne travaillent pas assez comme leurs homologues de Biskra? J’étais effleuré, un instant, par une pensée négative envers cette société Kabyle qui prétend être une société modèle, très avancée, moins corrompue, travailleuse, intelligente, etc. Bref, j’ai failli penser que nous n’avons qu’une grande gueule et qu’en vérité nous sommes les derniers. Heureusement, la poursuite de mon périple m’a permis de trouver une réponse politique à tous ces défauts dont soufre ma Kabylie orgueilleuse.
Le lendemain, un cousin de la région, arabophone et musulman pratiquant, voulait s’enorgueillir des vestiges de sa civilisation, du moins ce qu’il prétend être sa civilisation et sa culture, il m’invite à faire un tour du côté d’une ville qui s’appelle Okba. J’avoue que j’ignorais l’existence de cette ville jusque-là, et ce, même si j’ai entendu, à plusieurs reprises, Matoub marteler dans une interview à la chaine de télévision franco-allemande ARTE : «Pourquoi honorer Okba au Détriment de Koceila, ils ont appelé un lycée Okba, une ville Okba… ». Je ne savais pas qu’il parlait de cette ville, Puisqu’il y’en a peut-être beaucoup en Algérie qui s’appellent ainsi.
En arrivant, un caméscope à la main, j’étais abasourdi par la préservation du lieu, par la grandeur de cette mosquée, par tous les moyens qui ont été mis pour honorer la dépouille, des siècles après, d’un certain Okba Ibnu Nafaa, un envahisseur de la berbérie, celui qui a permis par la loi du sabre et des razzias, le greffage de l’obscurantisme arabe et islamique pour l’éternité sur cette terre. J’ai décidé de ne pas filmer malgré l’insistance de mes compagnons.
Ma tête bouillonnait en voyant ces gens vénérer et se prosterner devant le tombeau de ce Okba. J’ai eu tout de suite une pensée à Ferhat, en l’accusant du retard qu’il a mis pour venir mettre en œuvre le projet autonomiste. Oui, en voyant le fossé qui nous sépare, nos aspirations qui s’opposent diamétralement, et je suppose que cela ne date pas d’hier. Deux peuples différents, un qui accuse Okba de nous avoir imposé l’Islam et l’arabe, d’avoir exterminé nos ancêtres, et un autre peuple qui félicite ce même Okba de nous avoir arabisés, islamisés, et d’avoir exterminé les ancêtres berbères.
Ma révolte s’est exténuée quand un de mes compagnons m’affirme que cette belle dalle de sol est faite en
La Kahina (Dihya): la reine berbère qui fait toujours peur aux idéologues des l’arabo-islamisme
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire