vendredi 10 janvier 2014

Ferhat MEHENNI : Il n’y a pas de peuples mineurs, il n’y a que des peuples dominés qui résistent et aspirent à se dégager du carcan de la dictature qui les méprise. 10/01/2014 - 16:56

Ferhat MEHENNI : Il n’y a pas de peuples mineurs, il n’y a que des peuples dominés qui résistent et aspirent à se dégager du carcan de la dictature qui les méprise.

10/01/2014 - 16:56

IVRY (SIWEL) — Le 4 janvier dernier, l’association Franco-kabyle d’Ivry, organisait une conférence débat avec le président de l’Anavad, Ferhat Mehenni, autour de son dernier livre « Afrique : Le casse-tête français ». Au cours de cette conférence, le président de l’Anavad a abordé la question des frontières coloniales, des Etats fictifs auxquels elles ont donné naissance et les conséquences dramatiques qui en ont découlé pour les peuples qui les composent, comme le génocide au Rwanda ou encore les guerres incessantes depuis 1963 dans l’Azawad.


Ferhat Mehenni: La France a le beau rôle. Depuis les années 60, elle dit : « regardez les africains, ils ne savent pas  se gouverner eux-mêmes !. La preuve, ce ne sont que des dictatures ! »… Mais les dictatures, elles ne tiennent que par la grâce de la France ! ... Sans le soutien de la France, aucune dictature ne tiendrait un mois sur le sol africain (PH/DR)
Ferhat Mehenni: La France a le beau rôle. Depuis les années 60, elle dit : « regardez les africains, ils ne savent pas se gouverner eux-mêmes !. La preuve, ce ne sont que des dictatures ! »… Mais les dictatures, elles ne tiennent que par la grâce de la France ! ... Sans le soutien de la France, aucune dictature ne tiendrait un mois sur le sol africain (PH/DR)
Avant d’entamer la conférence, Ferhat Mehenni a réitéré son soutien aux mozabites qui ont subi des agressions, secondées et assistées par les forces de police, contre leurs biens et leurs personnes. Au cours de cette conférence, Ferhat Mehenni a appelé la France à faire preuve de discernement, à cesser sa politique de soutien aux dictatures africaines , à engager une « véritable réflexion » sur sa relation avec l’Afrique, « pour que dans son sillage, ce ne soit plus la désolation, le sang, les pleurs, la torture et la répression mais la liberté, la prospérité, le rayonnement culturel, les valeurs les plus sacrées de l’humanité. Faute de quoi, elle perdrait l’Afrique. 

Nous publions ci-après un extrait de cette conférence, tenue le 04 janvier 2014, sur invitation de l’association Franco-Kabyle d’Ivry. En voici la transcription 


« En cette circonstance particulièrement difficile pour le peuple mozabite, je tiens à exprimer ma solidarité avec le combat du peuple du Mzab qui lutte pour son existence et qui est agressé quotidiennement avec la complicité du pouvoir algérien. Et l’on a vu que les agressions contre les biens et contre les personnes dans le Mzab sont secondées, assistées par ce qu’on appelle les forces de sécurité qui sont elles-mêmes devenues des forces d’insécurité par excellence. 

Il y a un complot contre les peuples berbères en général, dont le peuple kabyle, dont le peuple Chaoui et actuellement le peuple mozabite….et la Kabylie se tient aux côté de tous les peuples qui souffrent du déni d’existence et de liberté. 

Le livre ( « Afrique : Le casse-tête français » : NDLR) est le fait d’une réflexion sur la Kabylie parce que, façonnés, mentalement, psychologiquement, par une idéologie léguée par la colonisation. 

Nos pays eux-mêmes sont le produit de la colonisation. C’est la colonisation qui a tracé les frontières et qui a dit « Bon, voilà ! On délimite ce territoire et vous êtes tous un même peuple ! », même si on est des peuples différents. Une fois passée l’euphorie de l’indépendance, ces peuples-là, qui sont regroupé dans un même territoire, se sont retrouvés chacun à défendre ses intérêts…une fois l’indépendance acquise, nos contradictions internes, nos intérêts remontent à la surface, et la région ou le peuple qui prend le pouvoir dénie aux autres le droit d’exister. 

C’est ainsi que nous avons eu le génocide au Rwanda, c’est ainsi, qu’aujourd’hui, la Somalie n’existe même pas ; c’est ainsi qu’il a fallu une intervention militaire pour départager deux candidats à la présidence en Côte d’ivoire…et une présidentielle en 2008 au Kenya où il y a eu deux peuples qui se sont bagarrés pour la prise du pouvoir…. C’est pour cela que l’Azawad s’est détachée du Mali, n’était-ce l’intervention de la France. Mais, malgré cette intervention, l’Azawad deviendra indépendant un jour ou l’autre, c’est une question…uniquement de temps ! 

Peut-être qu’il faut quelques années pour que la France, les stratèges, les géostratèges français, les décideurs politiques français, admettent que, en fin de compte, ils ne peuvent rien contre le vent de l’histoire. Nous sommes des amis de la France, nous connaissons les valeurs de la France des lumières et nous voudrions que la France méprisante envers les peuples d’Afrique, cède la place à la France des lumières, à la France du bonheur, à la France, du progrès, de la prospérité, du progrès économique et technologique. C’est cela qu’elle doit générer derrière elle dans son sillage au lieu de la misère. 
La France a le beau rôle. Depuis les années 60, elle dit : « regardez les africains, ils ne savent pas se gouverner eux-mêmes !. La preuve, ce ne sont que des dictatures ! »… Mais les dictatures, elles ne tiennent que par la grâce de la France ! ... Sans le soutien de la France, aucune dictature ne tiendrait un mois sur le sol africain. 

Quand vous mettez plusieurs peuples dans un même pays, qu’est ce qui va se passer ? … il n’y a plus de possibilité de combat politique, au sens occidental du terme que quelqu’un soit de gauche ou de droite comme en France, travailliste ou conservateur comme en Angleterre, démocrate ou républicain comme en Amérique…ce n’est plus la même configuration. 

Quand on est des peuples différents, c’est la loi du nombre qui compte. Quand on présente un programme politique et qu’on est issu d’une minorité nationale ; on se présente à des élections présidentielles….on a beau avoir le meilleur programme au monde, on ne passera jamais président de la république. Pourquoi ? Parce que le vote est identitaire et non pas politique. 

L’Afrique ne connaitra de stabilité, de liberté et de démocratie, ainsi que donc de prospérité économique et de progrès technologique, que le jour où chaque peuple disposera en Afrique de son propre Etat. 

Il faut absolument que la France ouvre une autre page…Ou bien elle l’ouvre elle-même et elle accompagne les peuples aspirant à leur Etat aujourd’hui, ou ces peuples-là vont se construire de toute façon leur Etat… Ou bien la France accepte que le peuple kabyle s’émancipe de la dictature algérienne et qu’il puisse vivre dignement dans son Etat, son identité, son économie, sa sécurité, ou elle (la Kabylie : NDLR) se tournera nécessairement vers l’Amérique ou d’autres ... Et si d’attente lasse, la Kabylie se tourne vers l’Amérique, la France ne perdra pas que la Kabylie. Elle ne perdra pas que l’Algérie. Elle perdra toute l’Afrique du Nord dont elle est le moteur. 

La France est aujourd’hui mise devant ses responsabilités. Les peuples africains savent tous que les frontières que la colonisation a tracées doivent bouger. Ce n’est que le jour où chaque nationalité aura son Etat qu’ils pourront par la suite se fédérer. Il n’y a pas de peuples mineurs, il n’y a que des peuples dominés qui résistent et aspirent à se dégager du carcan de la dictature qui les méprise. 

Je lance un appel solennel à la France pour engager une véritable réflexion sur la relation qu’elle entretien avec l’Afrique… pour que dans son sillage, ce ne soit plus la désolation, ce ne soit plus le sang, ce ne soit plus les pleurs, la torture et la répression. Mais que ce soit la liberté, la prospérité. Que ce soit le rayonnement culturel, que ce soit les valeurs les plus sacrées de l’humanité qui progressent et de planifier l’avenir qui lui soit le plus favorable. 

En tous cas, elle (la France : NDLR) a fait une expérience avec la dictature (en Afrique : NDLR) et on a vu que cette expérience a été complètement négative sur tous les plans. Autant qu’elle change aujourd’hui de regard et qu’elle change de nature de relation avec les africains. Les africains comme tous les peuples, comme les français, sont des peuples dignes qui n’aspirent qu’à vivre en paix et surtout dans le bonheur comme tous les autres. 

Voilà le message que je voulais délivrer. Dans tout cela, si j’ai écrit cela, je l’ai dit tout à l’heure, s’il n’y avait pas le problème kabyle, je ne pense pas que j’aurais pu pousser l’audace et la profondeur de la réflexion jusqu’à l’écriture de ce livre qui s’appelle La France va-t-elle perdre l’Afrique ? » 


zp, 
SIWEL 101656 JAN 14 

Extrait Vidéo de la conférence tenue par Ferhat Mehenni le 4 janvier 2014 à Ivry

Tamazight langue nationale ? | Tamurt.info - Votre lien avec la Kabylie

Tamazight-Tamurt.info
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Confier le projet de promotion de la langue Amazighe à l’État Algérien, c’est la soumettre aux désidératas de la nature de ce dernier : L’aliénation. Quand bien même l’État Algérien se mettrait à entonner le Tamazight, il sait qu’il prodigue à ceux qui n’en veulent pas quelque chose qu’il ne possède pas.
10/01/2014 - 13:05 mis a jour le 09/01/2014 - 22:51 par Ismmes
Merci pour cet échange. Je me plais à te savoir attentif à l’opinion que je souhaite émettre sur le sujet abordé par Da Mohand. Son propos fort seyant et bien pertinent gravite autour d’une Algérianité rêvée, conçue, portée, défendue et pressée comme une vielle orange par les seuls Kabyles. Mais, voilà : une lubie n’a jamais fait un projet politique ! Da Mohand infère l’idée selon laquelle l’État Algérien s’est édifié et consolidé par le truchement, dans sa pratique constante, de son essence : l’Aliénation.
Aliéner pour transcender. Alors que l’espoir d’Algérianité porté par les Kabyles avait pour essence l’appropriation. S’approprier une identité morcelée pour en faire le socle commun de tous les algériens. Avec ses oripeaux, l’État Algérien se drape des artifices qui lui confèrent une similitude avec ceux des États Occidentaux dont il s’entend dire qu’il est le partenaire. A la différence de Da Mohand, je ne donne aucun crédit à une possible citoyenneté sous les auspices d’un tel État pour au moins 3 raisons :
- Un dépourvu d’un bien ne peut prétendre en faire offrande ! (فاقد الشيئ لا يعطيه) : L’État repose sur une légitimation du pouvoir qui résulte de l’autorité des lois, Seul facteur de légitimation rationnelle. L’État Algérien prodigue l’irrationnel et s’érige comme l’unique interprète de ses fondements ;
- Le système institutionnel dans lequel la puissance publique est soumise au droit caractérise un État de droit. L’État Algérien reçoit une caution d’autorité de ses clients dont la base sociologique suit la courbe de la prébende ;
- L’État Algérien est moribond car la nation par laquelle il tire sa légitimité a perdu ce qui fait son essence : le sentiment d’appartenance commune.
Confier le projet de promotion de la langue Amazighe à l’État Algérien, c’est la soumettre aux désidératas de la nature de ce dernier : L’aliénation. Quand bien même l’État Algérien se mettrait à entonner le Tamazight, il sait qu’il prodigue à ceux qui n’en veulent pas quelque chose qu’il ne possède pas.
La conclusion se passe de commentaire, même si cela ravive le choc narcissique du morcellement, il n’y a qu’un État Kabyle pour promouvoir la langue des Kabyles, avec le système politique des Kabyles et un consensus Kabylo-Kabyle.
Par Ismmes

ramdane

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