lundi 10 mars 2014

Un ancien membre du MNLA annonce la création prochaine d’une nouvelle structure politico-militaire à … ALGER !

Un ancien membre du MNLA annonce la création prochaine d’une nouvelle structure politico-militaire à … ALGER !

10/03/2014 - 17:00


BAMAKO (SIWEL) — C’est à partir de Bamako, dans une interview accordée à Jeune Afrique, qu’Ibrahim Ag Mohamed Assaleh annonce sa dissidence du MNLA et la création d’une nouvelle structure politico-militaire à … Alger. Cet ancien responsable au sein du MNLA était chargé de la commission d’évaluation et de suivi des accords de Ouagadougou avant d’en être destitué après avoir été jugé trop facilement influençable. Au sein du MNLA, même si la nouvelle dérange un peu sur le plan médiatique, elle ne semble pas perturber outre mesure la direction du mouvement révolutionnaire. En revanche, certains de ses proches, y compris au sein du MNLA, se disent «affligés par la nouvelle» et avouent «éprouver du chagrin face à une si triste fin» pour cet ancien camarade passé à l’autre camp


Le 7 janvier 2014, une délégation du MNLA, dont Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, s'était rendue à Alger. Au terme de cette visite, le MNLA avait refusé la médiation algérienne. Pendant  ce temps, dans l’Azawad, la société civile manifestait clairement contre la médiation algérienne.(PH/DR)
Le 7 janvier 2014, une délégation du MNLA, dont Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, s'était rendue à Alger. Au terme de cette visite, le MNLA avait refusé la médiation algérienne. Pendant ce temps, dans l’Azawad, la société civile manifestait clairement contre la médiation algérienne.(PH/DR)
Ibrahim Ag Mohamed Assaleh était chargé des relations extérieures du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et présidait la commission d’évaluation et de suivi des accords de Ouagadougou. A partir de Bamako, il vient d’annoncer, dans les colonnes de Jeune Afrique, sa dissidence du MNLA et la création très prochaine de sa propre organisation politique à … Alger. Selon jeune Afrique, il s’agirait d’un «"mouvement politico-militaire", soutenu par les autorités algériennes» crée dans le but «faire aboutir l’accord de paix avec le gouvernement malien». 

Dans l’interview accordée à jeune Afrique, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh se dit fort du « soutien de près de 8 000 combattants armés ». Cependant cette affirmation semble très peu probable car si tel avait été réelle, l’information ferait la « Une » de la presse algérienne. L’Algérie ne se serait certainement pas privée du plaisir d’agiter sous le nez du Maroc concurrent le « gros poisson » qu’elle vient de pêcher. 

Il est plus probable qu’Ibrahim Ag Mohamed Assaleh n’ai servi qu’à un petit coup médiatique destiné à déstabiliser davantage un MNLA, déjà assailli de partout et qui doit faire face à l’hostilité régionale et internationale, aux autorités maliennes décidées à régler le compte aux « apatrides Touaregs» et aux islamistes de tous bords qui continuent d’assassiner les populations civiles comme les jeunes responsables militaires du MNLA. 

Dans les propos rapportés par jeune Afrique, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh s’est clairement positionné pour une médiation algérienne, allant même jusqu’à accuser le MNLA « d’instrumentaliser le combat de l’Azawad au profit d’autres agendas ». Selon M. Ag Mohamed Assaleh, au lieu de solliciter « une médiation auprès du roi du Maroc » […] « il faudrait accepter la médiation de l'Algérie ». 

Puis répondant au journaliste qui lui demandait si lui-même ne répondait pas aux intérêts de l’Algérie, l’ancien membre du MNLA affirme être « indépendant des intérêts algériens mais proches géographiquement et socialement » car « La majeure partie du sud algérien est occupée par des Touaregs » et qu’il peut même dire qu’il est à » 50% algérien »… 

Nul doute que les azawadiens seront ravis de la nouvelle, eux qui avaient déjà très mal pris les déclarations du même Ibrahim Ag Mohamed Assaleh sur la « renonciation du MNLA à l’indépendance » et ses « appels à voter IBK » ; avec cette dernière déclaration, voilà que les azawadiens se retrouvent à présent 50 % maliens et 50% algériens. 

zp, 
SIWEL 101700 MARS 14 

Ci-après l’intégralité de cette stupéfiante interview 

Mali - Ag Mohamed Assaleh : "J'annonce haut et fort ma dissidence du MNLA" 

Ancien haut responsable du MNLA, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh a définitivement rompu avec la rébellion touarègue. Il compte annoncer la création officielle de son propre mouvement à Alger d’ici à la mi-mars. Interview. 

Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, ancien chargé des relations extérieures du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), joue désormais sa propre partition dans les complexes négociations pour un accord de paix au Nord-Mali. Evincé de la rébellion touarègue à la fin du mois de février, sur fonds de profondes tensions avec son leader, Bilal Ag Acherif, l’ancien député de Bourem va annoncer, d’ici la mi-mars, la création officielle de sa propre organisation à Alger. 

Soutenu par les autorités algériennes, ce futur "mouvement politico-militaire", selon les termes de son fondateur, entend enfin faire aboutir l’accord de paix avec le gouvernement malien. D’après Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, cette nouvelle dissidence serait soutenue par une majorité des cadres du MNLA et compterait près de 8 000 combattants armés. De passage à Bamako, où il a officiellement informé les responsables maliens et ceux de la Minusma de sa démarche, le rebelle touareg a reçu Jeune Afrique pour expliquer ses objectifs. 

Jeune Afrique : pourquoi avez-vous définitivement claqué la porte du MNLA ? 

Ibrahim Ag Mohamed Assaleh : Car je constate qu’avec Bilal Ag Acherif nous resterons dans une situation de "ni paix ni guerre", alors qu’il faut savoir faire la guerre, mais aussi la paix, quand cela est nécessaire. 

Que lui reprochez-vous ? 

De vouloir instrumentaliser le combat légitime du peuple de l’Azawad au profit d’autres agendas, notamment ceux de certains États, qui ne correspondent pas aux nôtres. 

C'est à dire ? 

Je parle en particulier du conflit entre Rabat et Alger dans lequel nous ne devrions pas nous immiscer, en tant que peuple qui lutte pour son droit à vivre en toute liberté et en toute dignité sur son territoire. 

Vous accusez donc Bilal Ag Achérif d’être trop proche des autorités marocaines… 

Ce n’est pas qu’il est trop proche de Rabat. Nous partageons notre frontière avec l’Algérie. S’il n’y avait pas eu la colonisation française, il n’y aurait pas de frontière entre l’Azawad et l’Algérie. Notre peuple est situé de part et d'autre de cette délimitation. Par contre, nous n'existons pas au Maroc. 

Et vous, vous ne répondez pas aux intérêts algériens ? 

Ecoutez, je suis très indépendant vis à vis des intérêts algériens et nous sommes autonomes dans notre lutte. Si vous pensez que je suis proche d'Alger, je vous réponds "oui, nous le sommes géographiquement et socialement". La majeure partie du sud algérien est occupée par des Touaregs. Je pourrais même dire que je suis à 50% algérien. 

Bilal Ag Acherif a-t-il officiellement sollicité une médiation marocaine dans les négociations actuelles entre les groupes armés du Nord du Mali et le gouvernement malien ? 

Oui. Il a sollicité une médiation auprès du roi du Maroc. Au lieu de solliciter cette nouvelle médiation, alors que nous avons déjà celle de la Cédéao, grâce à laquelle nous avons signé l'accord de Ouagadougou, il faudrait accepter celle de l'Algérie. C'est un pays frère avec lequel nous partageons les mêmes communautés de chaque côté de la frontière. 

Quel est l'objectif de votre dissidence ? 

J'ai déclaré haut et fort la création de ma dissidence. J'ai écrit au représentant spécial des Nations unies et chef de la Minusma, M. Bert Koenders, pour l’en informer. Je lui ai fait savoir que nous ne répondions plus aux instances dirigées par Bilal Ag Acherif au sein du MNLA. Nous allons déclarer la création de ce mouvement politico-militaire dans les jours à venir, d'ici la mi-mars, à Alger. Il sera consacré à la défense des droits légitimes du peuple de l'Azawad dans le processus de négociations avec Bamako. 

Combien de combattants armés comptera ce mouvement ? 

Il est difficile de définir un nombre exact de combattants, car certains se sont prononcés et d'autres attendent notre déclaration officielle pour se prononcer. Mais je suis sûr et certain que nous compterons environ 8 000 hommes. Nous avons aussi l'adhésion de plus de 60% de la population azawadienne. 
L'indépendance de l'Azawad n'est plus à l'ordre du jour à partir du moment où nous avons signé l'accord de Ouagadougou. 

Comment va s'appeler cette dissidence ? 

Son nom sera annoncé le moment venu et chacun l'entendra. 

Entendez-vous participer à la relance du dialogue avec les autorités maliennes ? 

L'indépendance de l'Azawad n'est plus à l'ordre du jour à partir du moment où nous avons signé le respect de l'intégrité territoriale du Mali dans l'accord de Ouagadougou. Nous allons nous battre pour qu'il y ait un contrat social entre l'Azawad et Bamako sur les aspects politico-institutionnels, sécuritaires, économiques, ou encore socio-culturels, afin d'aboutir à un accord de paix durable. Nous souhaitons des négociations à travers la communauté internationale, la Cédéao, et l'Algérie, pour pouvoir atteindre le maximum des aspirations du peuple de l'Azawad. 

Cette nouvelle dissidence ne va-t-elle pas apporter encore plus de confusion dans les négociations de paix ? 

Cette dissidence n'apportera pas de confusion parce que nous existerons sans le sigle du MNLA. Nous allons exister sous un autre nom, pour justement éviter toute confusion.
 

L'interview depuis a source