La révolte populaire s’amplifie en Kabylie et en Algérie
Un vent de révolte souffle sur l’Algérie. Alger, Biskra, Mostaganem, et d’autres agglomérations sortent de leur longue léthargie pour répondre au mépris du régime algérien avec des cris et des jets de pierre pendant qu’un Conseil des ministres se réunit, semble-t-il, comble du cynisme, pour étudier les moyens de juguler cette hausse des prix à l’origine de la révolte populaire.
07/01/2011 - 22:39 mis a jour le 08/01/2011 - 12:14 par
, La Kabylie n’est pas en reste. Rompue à la révolte permanente, pour des raisons bien plus politiques que sociales, elle ne se fait pas prier pour emboiter le pas. Ses trois villes principales Vgayet, Tizi-Ouzou et Brouira sont passées à l’action en promettent davantage pour bientôt, d’autant plus que les mois à venir sont chargés de dates symboliques, toutes plus sensibles les unes que les autres.
À Tizi-Wezzu (Tizi-Ouzou). Comme à Vgayet et Tuviret, les rues ne désemplissent pas d’une jeunesse lasse d’être laissée pour compte par un régime indifférent à ses appels de détresse et qui continue de s’empiffrer sans vergogne à ses dépens en féodalisant le pays.
Sans manquer de rappeler la légitimité du combat kabyle pour l’autonomie, ses leaders demeurent toutefois prudents en raison du caractère soudain et « usiné » de la révolte revendiquée par-ci par une déclaration anonyme rédigée à Akvou de la plume d’ un mystérieux groupe au verbe nationaliste, trahi pourtant par une sémantique religieuse qui ne résiste pas à l’analyse la plus élémentaire et par-là par un Ali Benhadj en perte de vitesse arraché in extremis par la police des mains des manifestants qui lui ont fait ravaler sa proposition de soutien, le renvoyant de facto aux oubliettes de l’histoire.
À Tuviret (Bouira), par Ɛmiruc A. De nombreuses communes rejoignent le mouvement de protestation entamé hier le 6 janvier dans les localités, d’Imceddalen, Ahnif, Laadjiba, Bechloul et Ath-Laksar pour gagner le chef-lieu de wilaya en l’espace d’une journée.
En colère, la population a saccagé des édifices publics, fermé la route nationale, jeté des pierres et brûlé des pneus pour exprimer son mécontentement contre la flambée des prix des produits de large consommation et la crise du logement.
Les services de sécurité quant à eux ont réagi par leur seul moyen qu’ils connaissent : la répression. Ils ont engagé des affrontements contre des citoyens livrés à eux-mêmes, qui ne demandent pourtant que leur droit à la dignité.
Selon les dernières informations dont nous disposons, les services de sécurité ont reçu l’ordre de réprimer violemment les manifestants afin de défaire les barricades.
Selon les premières estimations, une dizaine de jeunes, a été blessée dans les affrontements entre les manifestants et les brigades anti-émeutes, qui voulaient empêcher les émeutiers de maintenir le blocage des routes nationales numéros 5 et 26.
Les services de sécurité n’ayant pas pu stopper les manifestants, les troubles se sont alors poursuivis devant la colère incontestable de la population, qui a voulu brûler le siège de l’OPGI et celui de la wilaya.
Des axes routiers ont été bloqués pendant plusieurs heures en dépit de l’intervention musclée de la gendarmerie qui n’arrivait pas pas à endiguer les émeutiers qui répondaient par des jets de pierres.
Par ailleurs, nous apprenons d’une source bien informée, que des figures politiques, connues pour leur appartenance au courant islamiste, tentaient de récupérer le mouvement de protestation populaire dans certaines localités d’Alger. Un membre influent du FIS dissous aurait été arrêté. Ces rumeurs coïncident avec le lancement, lors de certaines manifestations, de slogans islamistes réclamant l’instauration d’un État islamique en Algérie.
Si les revendications sociales des populations algériennes sont légitimes et le soutien de la Kabylie acquis, combien même sans réciprocité, cette dernière ne doit pas se laisser distraire plus que de mesure et éloigner de son objectif d’autonomie régionale.
À Bgayet (Bejaia), par Meziane T. Les émeutes contre la cherté de la vie qui ont éclatés hier à Tazmalt et Akbou ont fini par gagner d’autres localités à Bgayet. A Kherrata, 60 Km à l’ouest, des manifestant ont entamé un mouvement de protestation, en fermant les issues de la ville avec des pneus brulés pour s’attaquer ensuite aux édifices publiques, symboles de l’état. Ainsi après avoir saccagé le siège de la Sonelgaz, les manifestants se sont dirigés vers le siège de l’Apc où la salle de délibération a été mise à sac et les véhicules de l’Apc incendiés pour ensuite prendre pour cible le palais de justice et le saccager. Les services d’ordre sont intervenus avec des gaz lacrymogènes pour disperser les jeunes en furie. Un affrontement s’en est suivi et se poursuit toujours. A présent aucun bilan n’est disponible. Des sources locales parlent d’un policier blessé.
A Souk EL Tenine, à 35 Km à l’Est de Bgayet, c’est hier, vendredi 07.01.2011, que les émeutes ont éclaté après que des jeunes manifestants se sont attaqués à coup de pierre au siège de la gendarmerie national en brulant un pneu à l’entré de l’édifice. Les quelques ripostes des gendarmes n’ont pas dissuadé les jeunes émeutiers qui se sont dirigés ensuite vers le siège des impôts pour le mettre à sac.
Même climat dans la localité de Sidi Aich où le local des services d’ADE (algérienne des eaux) ont été incendié.
Au chef lieu de la ville de Bgayet c’est à Iheddaden au niveau de la cité Edimco que des manifestants ont brulés de pneus que la manifestation à éclaté pour s’étendre à d’autre localités l’après-midi de ce vendredi. Le siège de la wilaya assiégé par les forces de l’ordre à été pris pour cibles par la foule.
Dans la région d’Akbou, qui a connu une journée de jeudi agitée où le tribunal a été saccagé, les heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont repris aujourd’hui et des édifices publics détruits. Selon certaines sources, le commissariat de la ville a été pris pour cibles par les jeunes de la localité. On parle de plusieurs blessés entre forces de l’ordre et manifestants.