jeudi 14 novembre 2013

La révolte populaire s'amplifie en Kabylie et en Algérie | Tamurt.info - Votre lien avec la Kabylie


La révolte populaire s’amplifie en Kabylie et en Algérie


Un vent de révolte souffle sur l’Algérie. Alger, Biskra, Mostaganem, et d’autres agglomérations sortent de leur longue léthargie pour répondre au mépris du régime algérien avec des cris et des jets de pierre pendant qu’un Conseil des ministres se réunit, semble-t-il, comble du cynisme, pour étudier les moyens de juguler cette hausse des prix à l’origine de la révolte populaire.
07/01/2011 - 22:39 mis a jour le 08/01/2011 - 12:14 par Meziane Tiziwar, Ɛmiruc At Γazi

La Kabylie n’est pas en reste. Rompue à la révolte permanente, pour des raisons bien plus politiques que sociales, elle ne se fait pas prier pour emboiter le pas. Ses trois villes principales Vgayet, Tizi-Ouzou et Brouira sont passées à l’action en promettent davantage pour bientôt, d’autant plus que les mois à venir sont chargés de dates symboliques, toutes plus sensibles les unes que les autres.
À Tizi-Wezzu (Tizi-Ouzou). Comme à Vgayet et Tuviret, les rues ne désemplissent pas d’une jeunesse lasse d’être laissée pour compte par un régime indifférent à ses appels de détresse et qui continue de s’empiffrer sans vergogne à ses dépens en féodalisant le pays.
Sans manquer de rappeler la légitimité du combat kabyle pour l’autonomie, ses leaders demeurent toutefois prudents en raison du caractère soudain et « usiné » de la révolte revendiquée par-ci par une déclaration anonyme rédigée à Akvou de la plume d’ un mystérieux groupe au verbe nationaliste, trahi pourtant par une sémantique religieuse qui ne résiste pas à l’analyse la plus élémentaire et par-là par un Ali Benhadj en perte de vitesse arraché in extremis par la police des mains des manifestants qui lui ont fait ravaler sa proposition de soutien, le renvoyant de facto aux oubliettes de l’histoire.
À Tuviret (Bouira), par Ɛmiruc A. De nombreuses communes rejoignent le mouvement de protestation entamé hier le 6 janvier dans les localités, d’Imceddalen, Ahnif, Laadjiba, Bechloul et Ath-Laksar pour gagner le chef-lieu de wilaya en l’espace d’une journée.
En colère, la population a saccagé des édifices publics, fermé la route nationale, jeté des pierres et brûlé des pneus pour exprimer son mécontentement contre la flambée des prix des produits de large consommation et la crise du logement.
Les services de sécurité quant à eux ont réagi par leur seul moyen qu’ils connaissent : la répression. Ils ont engagé des affrontements contre des citoyens livrés à eux-mêmes, qui ne demandent pourtant que leur droit à la dignité.
Selon les dernières informations dont nous disposons, les services de sécurité ont reçu l’ordre de réprimer violemment les manifestants afin de défaire les barricades.
Selon les premières estimations, une dizaine de jeunes, a été blessée dans les affrontements entre les manifestants et les brigades anti-émeutes, qui voulaient empêcher les émeutiers de maintenir le blocage des routes nationales numéros 5 et 26.
Les services de sécurité n’ayant pas pu stopper les manifestants, les troubles se sont alors poursuivis devant la colère incontestable de la population, qui a voulu brûler le siège de l’OPGI et celui de la wilaya.
Des axes routiers ont été bloqués pendant plusieurs heures en dépit de l’intervention musclée de la gendarmerie qui n’arrivait pas pas à endiguer les émeutiers qui répondaient par des jets de pierres.
Par ailleurs, nous apprenons d’une source bien informée, que des figures politiques, connues pour leur appartenance au courant islamiste, tentaient de récupérer le mouvement de protestation populaire dans certaines localités d’Alger. Un membre influent du FIS dissous aurait été arrêté. Ces rumeurs coïncident avec le lancement, lors de certaines manifestations, de slogans islamistes réclamant l’instauration d’un État islamique en Algérie.
Si les revendications sociales des populations algériennes sont légitimes et le soutien de la Kabylie acquis, combien même sans réciprocité, cette dernière ne doit pas se laisser distraire plus que de mesure et éloigner de son objectif d’autonomie régionale.
À Bgayet (Bejaia), par Meziane T. Les émeutes contre la cherté de la vie qui ont éclatés hier à Tazmalt et Akbou ont fini par gagner d’autres localités à Bgayet. A Kherrata, 60 Km à l’ouest, des manifestant ont entamé un mouvement de protestation, en fermant les issues de la ville avec des pneus brulés pour s’attaquer ensuite aux édifices publiques, symboles de l’état. Ainsi après avoir saccagé le siège de la Sonelgaz, les manifestants se sont dirigés vers le siège de l’Apc où la salle de délibération a été mise à sac et les véhicules de l’Apc incendiés pour ensuite prendre pour cible le palais de justice et le saccager. Les services d’ordre sont intervenus avec des gaz lacrymogènes pour disperser les jeunes en furie. Un affrontement s’en est suivi et se poursuit toujours. A présent aucun bilan n’est disponible. Des sources locales parlent d’un policier blessé.
A Souk EL Tenine, à 35 Km à l’Est de Bgayet, c’est hier, vendredi 07.01.2011, que les émeutes ont éclaté après que des jeunes manifestants se sont attaqués à coup de pierre au siège de la gendarmerie national en brulant un pneu à l’entré de l’édifice. Les quelques ripostes des gendarmes n’ont pas dissuadé les jeunes émeutiers qui se sont dirigés ensuite vers le siège des impôts pour le mettre à sac.
Même climat dans la localité de Sidi Aich où le local des services d’ADE (algérienne des eaux) ont été incendié.
Au chef lieu de la ville de Bgayet c’est à Iheddaden au niveau de la cité Edimco que des manifestants ont brulés de pneus que la manifestation à éclaté pour s’étendre à d’autre localités l’après-midi de ce vendredi. Le siège de la wilaya assiégé par les forces de l’ordre à été pris pour cibles par la foule.
Dans la région d’Akbou, qui a connu une journée de jeudi agitée où le tribunal a été saccagé, les heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont repris aujourd’hui et des édifices publics détruits. Selon certaines sources, le commissariat de la ville a été pris pour cibles par les jeunes de la localité. On parle de plusieurs blessés entre forces de l’ordre et manifestants.

Les diabétiques, les femmes notamment, souffrent le martyr à Tizi-Ouzou | Tamurt.info - Votre lien avec la Kabylie

Diabète :
Dans le hall de l’institution que dirige Ould-Ali El Hadi, les nombreux chevalets qui y étaient installés, étaient placardés de documents portant sur cette maladie dont les personnes qui en souffrent identifient tout simplement comme « un simple handicap ». Cependant, force est de constater le contraste flagrant entre l’importance et l’intérêt de cette manifestation et les officiels.
15/11/2013 - 00:05 mis a jour le 14/11/2013 - 22:41 par Saïd Tissegouine

Agissant dans le cadre de la commémoration de la journée mondiale du diabète, les diabétiques affiliés à l’association des diabétiques de la wilaya de Tizi-Ouzou ( ADWT.O) que préside M. Hanafi Mainseur, ont occupé, le temps de leur manifestation, les espaces de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou au cours de la journée de jeudi.
Dans le hall de l’institution que dirige Ould-Ali El Hadi, les nombreux chevalets qui y étaient installés, étaient placardés de documents portant sur cette maladie dont les personnes qui en souffrent identifient tout simplement comme « un simple handicap ». Cependant, force est de constater le contraste flagrant entre l’importance et l’intérêt de cette manifestation et les officiels.
En effet, pas l’ombre d’un élu ou d’un administrateur n’a été remarquée sur les lieux de la manifestation. Heureusement que les organisateurs du rendez-vous et le large public ont fait bon ménage. En effet, le public a été non seulement nombreux à la maison de la culture Mouloud Mammeri mais a manifesté une grande curiosité à l’endroit de cet handicap appelé scientifiquement « le diabète ».
Le diabète est encore mal connu par la société : Pour bon nombre de citoyens, le diabète est une maladie « grave » car « incurable ». Et selon Mlle Kamilia Dahmani, membre de l’ADWT.O, affirme que les diabétiques, les femmes notamment, souffrent le martyr. A propos des femmes diabétiques, notre interlocutrice soutient fermement que dans la plupart des cas, elles ne vivent pas leur vie intime et sentimentale car leur diabète est vu comme un facteur rendant « impossible une vie conjugale ». « Même dans le cas où le diabète survient après le mariage, l’épouse subit souvent la répudiation », note notre interlocutrice.
Est-ce les hommes diabétiques souffrent aussi d’un manque d’amour que les femmes ? « Non », répond Mlle Dahmani avant de préciser que les hommes traînant le diabète durant leur célibat n’éprouvent aucune difficulté à trouver femme et à fonder un foyer et une famille.
- Le diabète est un simple handicap : Mlle Dahmani avoue qu’elle est diabétique depuis 25 ans mais cela n’altère en rien sa vie active. « Il suffit juste de s’organiser », dit-elle.
- Le diabète n’obéit pas seulement aux critères d’hérédité : Quiconque peut attraper le diabète. Une diabétique est venue appuyer les déclarations de Mlle Dahmani en avouant qu’elle est la seule dans sa famille à avoir le diabète. « J’ai effectué, dit-elle des recherches sur mon ascendance familiale, aussi bien du côté paternel que du côté maternel, et je n’ai identifié personne comme diabétique ». Une autre jeune fille souffrant du même mal soutient elle aussi l’élément héréditaire n’est pas le seul facteur à risque du diabète.
- Combien de personnes souffrant du diabète à Tizi-Ouzou et quelles solutions et mesures à adapter ? Le président de l’ADWT.O affirme que plus de 18.000 diabétiques ont adhéré à l’association qu’il préside et créée depuis l’année 1985. Selon ce responsable, il est question de deux éléments fondamentaux.
Primo : réussir une campagne de sensibilisation sur le diabète même dans le milieu scolaire.
Secundo : les pouvoirs publics doivent initier urgemment une politique d’insertion professionnelle et sociale des diabétiques. Hélas, ni l’un ni l’autre ne semblent acquis pour le moment. En effet, la demande introduite par l’ADWT.0 en vue de mener une campagne de sensibilisation dans le milieu éducatif et scolaire n’a pas obtenu de réponse jusqu’à maintenant.
S’agissant des éléments professionnel et social, la situation n’est guère mieux. Sur le plan professionnel, M. Hanafi Mainseur a déclaré que les offreurs d’emplois se montrent toujours réticents à octroyer un emploi aux diabétiques. « De ce fait, dit-il, même en étant de formation universitaire, les diabétiques sont toujours au banc des chômeurs ». Sur le plan social, dès lors qu’il y a chômage, la situation est déplorable. Certains médicaments sont octroyés gratuitement mais d’autres sont payables rubis sur ongle. « Dans ce cas, que peut faire un diabétique qui d’un côté a besoin de son médicament et d’un autre n’a pas de quoi se le payer puisqu’il ne travaille pas ? », s’insurge notre interlocuteur avant de plaider pour « un travail rémunérateur pour le diabétique et une assurance sociale réelle et effective.
Revenant à la campagne de sensibilisation sur le diabète en milieu scolaire, le président de l’ADWT.O réitère son importance dans la mesure que souvent les éducateurs et encadreurs ignorent les effets directs et indirects du diabète sur l’enfant. « Bien des enfants ont subi un échec scolaire à cause de leur diabète », a souligné notre interlocuteur avant d’ajouter : « un enfant diabétique doit jouir de moyens et conditions d’enseignement et d’encadrement adaptables à son handicap ».

"Un peuple qui cultive l’oubli est condamné à disparaitre" | Tamurt.info - Votre lien avec la Kabylie

Le MAK rend hommage à l’intellectuel kabyle Slimane Rahmani
Les organisateurs de cette manifestation inscrivent cet hommage dans le cadre de la préservation de la mémoire collective du peuple kabyle. « Rendre hommage à ceux et à celles qui ont contribué à perpétuer notre culture est un devoir patriotique. Aokas ainsi que toute la Kabylie sont fiers d’avoir enfanté un des piliers de notre culture : Slimane Rahmani » a déclaré Djamal Ikni, responsable du MAK à Aokas.
14/11/2013 - 14:56 mis a jour le 14/11/2013 - 14:56 par La Rédaction

Le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie ( MAK) a rendu hommage à l’intellectuel kabyle Slimane Rahmani et a dénoncé l’injustice qui frappe son fils Abdelkader. Aujourd’hui, dans la matinée, un recuillement sur la tombe de l’écrivain kabyle, Slimane Rahmani, a eu lieu à Aokas sur l’initative de la coordination locale du MAK .
Slimane Hadj Rahmani était un écrivain kabyle né en 1893 à Tidelsine, un village du cap Aokas et mort le 14 novembre 1964 à l’âge de soixante-et-onze ans. Il fut l’auteur de plusieurs ouvrages traitant de la société kabyle, dont les plus connus sont :
• Recueil des notices et mémoires de la société archéologique, historique et géographique du département de Constantine, 1933
• Coutumes des labours chez les Béni-Amrous, 1933
• Le mois de mai chez les Kabyles, 1935
• La grossesse et la naissance au Cap-Aokas, 1937
• L’enfant chez les Kabyles jusqu’à la circoncision, 1938
• Le mariage chez les Kabyles du Cap-Aokas, 1939
• Le divorce chez les Kabyles, 1940
• Le tir à la cible et le « nif » en Kabylie, 1949.
Les organisateurs de cette manifestation inscrivent cet hommage dans le cadre de la préservation de la mémoire collective du peuple kabyle. « Rendre hommage à ceux et à celles qui ont contribué à perpétuer notre culture est un devoir patriotique. Aokas ainsi que toute la Kabylie sont fiers d’avoir enfanté un des piliers de notre culture : Slimane Rahmani » a déclaré Djamal Ikni, responsable du MAK à Aokas.
Après le dépôt d’une gerbe de fleur et l’observation d’une minute de silence à la mémoire du défunt, Amara Abderhamne, ancien militant de la cause amazighe, Hassani Mhamed, poète et ancien président de l’association Slimane rahmani, Mouloud Mebarki, président du conseil national du MAK, se sont succédé au micro pour rappeler à l’assistance son parcours, son apport à la préservation et à la promotion de la culture kabyle durant la période de la colonisation française et le riche l’héritage scientifique qu’il a légué aux futures générations.
Mouloud Mebarki, au nom du MAK, a insisté sur le devoir de mémoire : « un peuple qui cultive l’oubli est condamné à disparaitre. Notre présence ici dénote que nous puisons notre combat de celui de nos anciens à l’image de Slimane Rahmani. Un homme de cette envergure est banni par le pouvoir algérien pour la simple raison qu’il était un Kabyle digne et fier de sa kabylité. N’attendons rien de ce régime raciste d’Alger. C’est à nous de valoriser les nôtres. L’exemple nous a été donné par les jeunes d’Aokas qui ont créé une association qui porte le nom de ce grand intellectuel ».
Avant d’enchainer : « La Kabylie libre saura honorer la mémoire de ceux et celles qui font sa fierté ».
Saisissant l’occasion, M. Mebarki Mouloud a dénoncé l’injustice qui frappe le fils de Slimane Rahmani : « Abdelkader, un des fondateurs de l’académie berbère dont il était le premier président, est toujours en exil. Selon des sources proches de sa famille, il a tenté à maintes fois de rentrer au bercail, le pouvoir algérien lui a opposé une fin de non-recevoir. Il a souffert des années dans le silence à cause d’un pouvoir qui prend plaisir à humilier la Kabylie. Nous appelons l’ensemble des kabyles dignes à se mobiliser pour permettre à Abdelkader Rahmani, âgé de 91 ans , de regagner sa terre natale avant de quitter ce monde. »
ADDENDA
QUI EST ABDELKADER RAHMANI ?
Né dans les montagnes kabyles en 1923, Abdelkader Rahmani, « indigène » de la République Française, s’est forgé un destin tout à la fois de combats et d’efforts au rythme des événements historiques de son temps, avec pour moteur, honneur et ligne de conduite jusqu’à aujourd’hui : « Amazigh, l’homme libre ! »
Aujourd’hui, à 88 ans, le Lieutenant Rahmani vit des jours paisibles en Indre-et-Loire mais n’a pas désarmé. Les folies et décadences du monde, les grands crimes de l’occident, les pillages, les pollutions, les faillites, les corruptions, les appétits veules des petits et grands de ce monde sont autant d’occasions pour lui de faire valoir son droit et son devoir « d’ouvrir sa gueule » comme disait son ami Bourdieu. Droit et devoir d’homme libre. Ainsi chacun pourra lire sa lettre « Opinion Amazigh » sur le « blog du Lieutenant Rahmani » ou sa lettre de soutien à Stéphane Hessel pour s’en rendre compte.
Voici les grandes lignes, seulement, de ce parcours étonnant et courageux dont chaque étape est un choix conscient et assumé. Seulement, car cette vie tumultueuse a déjà fait l’objet de livres et en nécessiterait encore. Les archives militaires le concernant ne seront accessibles qu’en 2025…
Une jeunesse heureuse et rugueuse par une éducation stricte d’un père écrivain, premier et seul docteur es-lettre algérien, et professeur de valeur, issu d’une famille de Marabouts, le jeune Abdelkader Rahmani rêva de la prophétie d’un vieil oncle qui parcourait le Maghreb à pied jusqu’à l’Egypte en des tournées d’enseignement de l’Islam, et qui lui prédisait une vie de voyage et un grade de général d’armée ! Prêt à l’aventure il n’hésita pas à s’engager à 16 ans dans les Compagnons de France et les Chantiers de Jeunesse de l’Algérie française alors pétainiste.
Mouvements de Jeunesse créés par Pétain, d’abord interdits aux indigènes. Mouvements « retournés » qui participèrent au débarquement de nuit du Colonel Clark par sous-marin pour préparer le débarquement des forces alliées sur Alger. Nuit qui manqua être fatale au colonel dont la barque chavira dans une mer grosse, il fut sauvé de la noyade par l’intrépide Abdelkader qui n’hésita pas à se jeter dans les paquets de mer à la rescousse de l’officier américain.
Préparation du débarquement allié entre l’ambassadeur américain Murphy, le colonel Clark, d’Astier de la Vigerie, Van Eck Haut Commissaire des chantiers de Jeunesse, docteur Aboulker pour faire d’Alger la capitale de la France Libre, base de départ de la reconquête de l’Europe. A l’arrivée des américains les Chantiers de Jeunesse furent versés dans les nouvelles forces françaises et initiés au matériel américain.
Abdelkader Rahmani devint alors formateur pour les élèves officiers de l’école de Saint-Cyr repliée sur Cherchell, à l’ouest d’Alger. Puis licencié de cette fonction par un général raciste qui refusait que les futurs officiers français soient formés par un « indigène. » Abdelkader Rahmani fut versé à l’école des officiers indigènes.
L’histoire frappa de nouveau à la porte de sa destinée d’une manière cruelle pour sa conscience d’homme, il fut désigné pour participer au peloton d’exécution de Pierre Pucheu, ministre zélé de Pétain pourtant rallié à la France Libre, victime d’un procès politique, trahi par le Général Giraud. L’exécution de Pierre Pucheu a eu lieu le 20 mars 1944 à Hussein Dey (Algérie.) Refusant la grâce, le général de Gaulle reconnut sacrifier Pucheu à la raison d’état et s’engagea à prendre les dispositions pour assurer l’avenir de sa famille. Pucheu refusa le bandeau sur les yeux et commanda lui-même l’exécution. Abdelkader Rahmani n’avait alors que 21 ans.
Puis il partit pour l’occupation de l’Allemagne vaincue, et la formation de la nouvelle armée française. Il passa aux arrêts de rigueurs de la part du Haut Commissaire François Poncet pour avoir reçu et nourri des familles de militaires allemands chez lui. Attitude humanitaire et humaniste qui sera imposée à tous les officiers par le même Haut Commissaire deux ans plus tard…
Il assistera aux procès de Nüremberg et de Rastatt et fût de nouveau désigné pour commander des pelotons d’exécution à Baden-Os, quartier éloigné de Baden-Baden. A la question posée par le réalisateur Georges Mourier (1) du ressenti à cette situation, Abdelkader Rahmani a répondu : « C’est une très bonne question, je ferai juste remarquer que les pelotons d’exécutions étaient composés uniquement de soldats nord-africains. » Comme pour souligner combien c’est une blessure indélébile que se sont épargnés les glorieux vainqueurs, juges et autres Ponce Pilate…
Il continua ensuite à forcer les portes des institutions et « armes » fermées aux colonisés. Il entra à l’école des officiers de cavalerie de Saumur réservée alors à la noblesse française et passa ses brevets de tankiste, et de pilote d’avion sous une fausse identité car évidemment « interdit aux indigènes. »
Seul officier « indigène » volontaire pour la guerre de Corée, il y participa grâce à des appuis au sein de l’armée contre le refus farouche du ministère de la Défense qui voyait d’un mauvais œil un indigène sous la bannière de l’ONU. Il s’y distinguera plusieurs fois, ainsi peut-on lire sur la page Wikipédia du « Bataillon Français de l’ONU » :
- Juillet - août 1952 : sur White Horse et à Ty Bonc - Arrow Head, le 23e RI est au centre face à une puissante attaque chinoise en direction de Séoul qui échouera. Plus de 25 000 obus tirés par les automoteurs chinois tomberont en 24 heures rien que sur les positions tenues par les Français. Aux avant-postes, la section de Pionniers, submergée et à court de munition se battra au corps à corps à coup de pelles. Contrevenant aux consignes, la section d’armes lourdes du BF/ONU se portera spontanément en appui décisif sur son flanc droit au bénéfice du 29e Régiment de la 9e Division d’infanterie coréenne en grande difficulté. Fait exceptionnel, le lieutenant "désobéissant" commandant la dite section d’armes lourdes, se verra, pour son action en faveur des Coréens, décerner la haute décoration "Ordre de mérite militaire HWARANG avec étoile d’argent" sur ordre du président de la République de Corée.
Tout le monde aura compris l’identité du Lieutenant « désobéissant ! » Proposé à la « Silver Star, » la plus haute distinction américaine, elle lui sera refusée par son ministère de tutelle qui voyait d’un mauvais œil une telle décoration sur la poitrine…d’un indigène. Désobéissant de surcroit ! Silver Star et sa pension à vie, opportunément détournées à profit, qu’on retrouvera agrafé au plastron du commandant de Sèze… Le Lieutenant Rahmani n’en reviendra pas moins bardé de décorations et citations françaises, américaines, coréennes et onusiennes. Dont la Légion d’Honneur à 33 ans pour faits de guerre et blessures, qu’il appelle lui-même « légion d’horreurs », à ne pas confondre avec l’actuelle « légion du déshonneur courtisan qui se conquiert par les diners en ville avec le ridicule pour seul risque. »
Mais tout cela n’est rien, tout cela n’est qu’apprentissage, entrainement, maturation d’un destin qui va alors se dérouler avec ou contre lui. Arrive le fiasco de l’aventure du Canal de suez et la guerre d’Algérie. Que faire ? Combattre les siens les algériens ? Combattre ses compagnons d’arme les français ?
Le Lieutenant Abdelkader Rahmani choisit l’honneur et la paix, considère que c’est de l’intérieur, en restant dans l’armée, qu’il pourra agir contre cette guerre qu’il sait d’avance ignoble et perdue pour la France, comme il avait déjà prévenu sa hiérarchie de l’échec du débarquement de Suez. Il rassemble 51 officiers indigènes comme lui et déclenche en 1957 « l’affaire des officiers algériens. » Une tempête dans les affaires de la politique française. Un cas unique dans l’histoire de l’armée française.
52 officiers algériens, les plus gradés et décorés malgré les incroyables discriminations, écrivaient une lettre ouverte au président René Coty, refusant de faire cette guerre et proposant leurs services pour une recherche de solution politique négociée avec les « fellaghas », tous d’anciens militaires français, la plupart héros de la seconde guerre mondiale et libérateurs de la France, héros de la guerre d’Indochine et de Corée également. Des centurions comme eux.
La sanction fut immédiate et dure encore plus de cinquante ans après.
Carrière brisée, arrêt de forteresse, Saint Denis, Albi, prison de Fresnes, ordre du général Bouvet commandant de la place de Paris de faire disparaitre le Lieutenant Rahmani durant une « corvée de bois » au régiment parachutiste de Castres, sauvé in extrémis par un réseau d’humanistes catholiques, juifs, protestants, par les journalistes Claude Julien et Beuve-Méry duMonde qui alertèrent l’opinion dans l’édition du soir, et résidence surveillée jamais levée jusqu’à aujourd’hui bien qu’inopérante. Officier sans solde durant 16 ans. De tout cela jamais rien n’a été jugé car, avouait Guy Mollet alors premier ministre : « si on juge Rahmani c’est la France qui sera condamnée. » La presse nationale se fera longtemps l’écho et souvent le défenseur du Lieutenant Rahmani et de l’affaire des officiers algériens. Les archives du Monde, deLibération, de l’Observateur, de Témoignage Chrétien, de La Croix, du Canard Enchainé, de Rivarol et de tant d’autres, y compris à l’étranger, témoignent de tout ça.
En prison, Abdelkader Rahmani écrivait « l’Affaire des Officiers Algériens » où il raconte toute cette histoire et montre comment, une fois encore, la France sacrifiait à la guerre alors qu’elle avait en son sein les forces pour trouver la paix. Le Lieutenant Rahmani est libéré par décret du général de Gaulle dès son retour aux affaires en 1958, mais l’armée ne le libérera que six mois plus tard…. Ce livre, édité aux éditions du Seuil l’année suivante, fit l’effet d’une nouvelle bombe dans l’état major français, ce fut un best seller dans tous les pays colonisés avant d’être censuré, et même autodafé par le général Massu qui brûla 200 exemplaires commandés par ses propres officiers.
Sorti de prison, toujours militaire mais en « retrait d’emplois », sans solde, (décret spécial et illégal à l’attention de notre Lieutenant désobéissant qui voulait faire la paix) Abdelkader Rahmani se fit balayeur de rues. Carrière brisée peut-être, déchu de tout, ayant perdu sa famille dans ce combat, mais libre toujours.
Jamais réhabilité en rien alors que les cadres de l’OAS terroriste contre la France et de Gaulle l’ont tous été. La discrimination raciste de l’armée et de la société française existe, cette discrimination toujours pas réglée le prouve de manière éclatante. Les ministères de la Défense et des Anciens Combattants sont encore aujourd’hui en faute. En algérien on dit la shuma, la honte !
Et c’est bien ce stoïcisme dans l’engagement comme dans l’adversité, ce tempérament d’airain et ce courage bouleversant bien qu’on lui prédisait le peloton d’exécution, qui poussèrent les ministres Robert Buron, Edmond Michelet et Michel Debré à sortir le Lieutenant Rahmani de la navrante et détestable situation dans laquelle son courage et la France l’avaient mis.
Son expertise et sens de l’analyse étaient reconnus, un esprit universel pressenti, un sang froid à toute épreuve, il lui fut proposé le poste de Directeur et Délégué Général de Hachette et des NMPP (nouvelles Messageries de la Presse Parisienne) pour l’ensemble de l’Afrique en pleine ébullition décolonisatrice. Du sur-mesure !
Il décolonisera par la négociation le « monopole africain » de l’édition par Hachette et de la diffusion par les NMPP, leur conservant ainsi des liens commerciaux privilégiés encore pérennes de nos jours, y compris en Algérie. Algérie indépendante pour laquelle il mit en place la fourniture des livres pour la première rentrée scolaire. Sans livres, la rentrée scolaire de 1962 n’aurait pas eu lieu comme prévu par les colonisateurs français qui avaient tout brûlé, livres et archives, en partant.
Libre, libre d’esprit au point de reconnaître malgré tout la valeur de la culture et de la langue française en Afrique. Communiant et conseillant à l’indépendance des peuples, tout en leur rappelant ce legs et cette chance d’être francophones. Sékou-Touré, président de la Guinée révolutionnaire alors sous embargo du général de Gaulle, le jettera en prison pour cela, avant de se raviser, convaincu par le Lieutenant Rahmani de la valeur de cet héritage francophone qu’il fallait préserver. Et la nécessité de le cultiver dans l’intérêt de son peuple comme une rose précieuse poussée miraculeusement sur un tas de fumier. Le fumier étant nettoyé autant conserver la rose !
Et l’on comprend ainsi mieux pourquoi l’on retrouvera Abdelkader Rahmani parmi les fondateurs de la Francophonie aux côtés d’Hamani Diori, Jean-Marc Léger, Léopold Sédar Senghor et Habib Bourguiba à la conférence de Niamey de 1970.
Mais ce n’est pas tout. Profitant de cette position confortable de « Monsieur Hachette et NMPP » en Afrique, qui aurait corrompu les idéaux de plus d’un homme, Abdelkader Rahmani, à l’ombre d’une nouvelle clandestinité, réalisa un des projets révolutionnaires les moins connus de l’histoire de la guerre d’Algérie : le maquis Kabyle dès l’indépendance pour renverser les gouvernements scientifico-socialistes et sclérosants pour l’Algérie nouvelle de Ben Bella et Boumediene. Krim Balkacem, qui partageait déjà la tente d’Abdelkader Rahmani aux Chantiers de Jeunesse, et le Colonel Mohand oul Hadj furent ses compagnons d’armes. Passant six fois devant les tribunaux, crachant sur les ministres venus porter l’accusation, le Lieutenant Rahmani fut finalement condamné à mort par contumace sous Boumedienne pour création de l’Académie Berbère et négociation de paix avec Ben Gourion, Shimon Peres et Golda Meir. Condamnation à mort toujours effective…En exil depuis ce jour, moins de l’Algérie corrompue que de la patrie Kabyle.
Se mêleront ensuite des voyages aux quatre coins du monde où l’on verra le Lieutenant Rahmani multiplier les ambassades discrètes entre Brésil et Afrique, France, Europe et Orient, Asie, afin de toujours porter son dynamisme et sa conviction pour le progrès, la culture et la paix pour tous. Comme à son accoutumé il opérera sans rien demander pour lui. Après avoir quittéHachette il vivra de ses différentes fonctions d’agent commercial international (28 contrats de représentation de sociétés françaises,) de conseiller à l’ONU et à la LCT (Laboratoire Central de Télécommunication) pour le lancement du satellite d’éducation AFROSAT pour l’Afrique et Madagascar, ou de Délégué Général de la SEMA (Société d’Economie et de Mathématiques Appliquées) 500 ingénieurs. On le verra également Président de la fédération des Agents Commerciaux de France pour l’exportation.
Pour conclure le panorama non exhaustif de ce parcours, si intense qu’il mériterait de faire l’objet tout autant d’un livre d’historien que d’un bon film d’action, survolons d’un trait la liste des initiatives portées toujours à bout de bras par le Lieutenant Abdelkader Rahmani :
- Fondateur du Collège International du Tiers-Monde (CITM) (dépôt légal J.O)
- Fondateur de l’Académie Berbère d’Echanges et de Recherches Culturels (ABERC) (dépôt légal J.O)
- Fondateur de l’Université de l’Ignorance (dépôt légal J.O)
- Fondateur de l’Economie Franche (dépôt légal J.O)
- Fondateur de l’Agence Internationale pour la Culture (dépôt légal J.O)
- Fondateur de la première revue berbère : « Amazigh, l’homme libre » (dépôt légal J.O)
- Co-fondateur de la Francophonie
- Co-fondateur de la première revue judéo-arabe avec Shimon Peres
- Co-fondateur des Citoyens du Monde, et volontairement enchaîné en uniforme aux portes du Palais de Chaillot à la première réunion de l’ONU !
Aujourd’hui, de sa maison tourangelle baptisée « La Berbérie », le Lieutenant Rahmani rejoint l’indignation de son ami Stéphane Hessel face à l’ignominie des crimes et la dégénérescence du monde par la maffia internationale US/UE/Israël, mais appelle à la révolte plus encore qu’à l’indignation, car les criminels à l’œuvre chaque jour se moquent pas mal de notre indignation bien diplomatique. Ne rien lâcher, tout contester, se rassembler, tout sacrifier s’il le faut, tout dire de ce qu’il faut dire et faire ce qu’il faut faire pour la Liberté, l’Egalité et la Fraternité Universelles. Entre tous les peuples, de toutes les ethnies, de toutes les cultures, de toutes les langues et de toutes les spiritualités. Le Lieutenant Rahmani appelle à la révolte des esprits, à la révolution et à l’indépendance vis-à-vis du monstre US/UE/Israël. Le Lieutenant Rahmani appelle au boycott d’Israël tant que le blocus de Gaza ne sera pas levé. Le Lieutenant Rahmani soutien l’opération nationale « un stade pour Gaza » le 28 mai 2011. Le Lieutenant Rahmani soutien la « flottille internationale pour Gaza » dont l’objectif est de briser le blocus. Le lieutenant Rahmani appelle au retrait des troupes françaises d’Afghanistan. Indignez-vous ! Révoltez-vous ! Le combat continue : « Amazigh ! »
Vincent Després Levard fraternitesdesignorants@laposte.net
Amazigh : L’homme Libre. « La terre n’est qu’un seul pays dont tous les hommes sont les citoyens, un seul village à la suite des découvertes scientifiques et de l’interdépendance indéniable des nations. On peut aimer tous les peuples du monde tout en aimant son propre pays. » A.Rahmani
Livre et DVD
(1) -Entretiens avec Georges Mourier : 2 DVD de 52 minutes, collection « le choix des hommes. »
- Actes de refus dans la guerre d’Algérie, d’Hélène Bracco, édition Paris-Mediterranée.
- La France en guerre 1954-1962 édition Autrement dirigé par Raphaëlle Branche et Sylvie Thénault aborde le cas de ces soldats algériens de l’armée française. Le chapitre concernant Le lieutenant Abdelkader Rahmani a été rédigé par Hélène Bracco.
- Le Fléau de la balance, de François Sarda, édition de l’Archipel.
- Histoire de la IVe république de Georgette Elgey, édition Fayard.
- L’affaire des Officiers Algériens de A. Rahmani, édition Trois Mondes.
- Berbères : nos ancêtres les gaulois ou nos ancêtres les berbères ? de A.Rahmani, édition Trois Mondes.
- Nouvelle Acropole n°79, Gavroche n° 159, France-Eurafrique n°298…
- Blog et contact : http://lieutenantrahmani.over-blog.com/

Septième Assemblée Mondiale des Amazighs au Maroc: « L’examen de l’évolution des droits des imazighen sur les pays Tamazgha est fort décevant » | Brèves | D.N.Kabylie

Septième Assemblée Mondiale des Amazighs au Maroc: « L’examen de l’évolution des droits des imazighen sur les pays Tamazgha est fort décevant »

14 novembre 2013 15:19
A l’occasion du septième Assemblée Mondiale des Amazighs qui se tiendera à Tiznit (Maroc) les 13, 14 et 15 décembre 2013/2963, l’Assemblé Mondiale Amazighe a rendu public un communiqué sur  la situation de l’Amazighe et des imazighen et une  Déclaration relative à la tenue du septième assemblée générale. Nous le publions ci-dessous.

Azul felawen,

Affiche de la Septième Assemblée Mondiale des Amazighs.
Affiche de la Septième Assemblée Mondiale des Amazighs.
Nous nous acheminons vers l’écoulement de trois années après le printemps des peuples de Tamazgha, accompagné d’espoirs et d’attentes de millions d’Amazighs pour des Etats démocratiques, qui reconnaissent tous les droits des amazighes, particulièrement les droits culturels et linguistiques, économiques, sociaux, civils et politiques. Mais, l’espoir du changement a déçu ; bien plus, plusieurs Etats d’Afrique du nord œuvrent pour l’instauration de nouvelles dictatures qui imposent la marginalisation, le racisme et la ségrégation contre les Amazighs. L’examen de l’évolution des droits des imazighen sur le pays Tamazgha est fort décevant, en ce qui concerne les différents états constitutifs de Tamazgha. Aussi, nous relevons et déclarons aux opinions publiques amazighe et internationale ce qui suit :

1. Au niveau du Maroc : Nous exprimons notre déception quant au recul de l’Etat et du gouvernement en ce qui concerne leurs engagements suite aux revendications du Mouvement de la jeunesse du vingt février 2011, notamment la reconnaissance, dans la constitution marocaine, de l’Amazighe en tant que langue officielle pour tous les marocains. En dépit du temps passé, les principes constitutionnels qui devaient être traduits sous forme de lois organiques, de décrets, arrêtés et circulaires d’applications n’ont pas encore vu le jour ; ce qui reporte aux calendes grecques les principes, règles et valeurs reconnues et consacrées par la constitution. A titre d’exemple, la loi organique devant consacrer le caractère officiel de la langue amazighe, ainsi que la loi organique devant préciser le droit à l’autonomie des régions dans le cadre de la « régionalisation avancée », ne sont même pas au stade de projets. Exception faite de quelques déclarations politiques de forme, nous continuons à constater la perpétuation de la discrimination et de la ségrégation contre l’amazighité et les Amazighs au Maroc. De nombreux atermoiements sont rencontrés dans la mise en œuvre de l’officialisation de la langue amazighe, et ce durant plus de deux ans, ainsi que la permanence de l’interdiction des prénoms amazighes et l’interdiction de l’utilisation de l’amazighe, à l’écrit et à l’oral, au sein des différentes institutions de l’Etat marocain, dont le parlement. Ce dernier a publié, depuis plus d’une année, une décision interdisant de s’exprimer en amazighe. Nous constatons également l’absence d’évolution dans le dossier de l’apprentissage de l’amazighe, de son intégration dans les médias et la formation. Diverses promotions de diplômés en amazighe sont confinées au chômage. La ségrégation persiste en ce qui concerne le soutien de l’Etat au cinéma, à l’art, aux associations, aux journaux, à la culture et aux auteurs amazighs. Nous dénonçons les groupes politiques qui continuent à mener des attaques médiatiques racistes contre les Amazighs, au lieu de contribuer à tourner des pages des décennies de répression et de ségrégation contre tout ce qui est amazigh au Maroc. Aussi, demandons nous l’adoption d’une discrimination positive au profit de la langue et de la culture amazighes comme compensation à plus d’un demi siècle de d’exclusion et de marginalisation. A ce jour, le bilan du gouvernement en cours est négatif en ce qui concerne la question amazighe. En outre, durant le mandat de ce gouvernement, on a pu relever des décisions racistes, des pratiques ségrégationnistes et des répressions inédites contre les Amazighs. Nous appelons tous les Amazighs du Maroc à prendre conscience de la dangerosité des changements qui surviennent au Maroc, en donnant la priorité à la reconnaissance effective de l’ensemble des droits reconnus par les pactes internationaux des droits de l’homme dont ceux culturels et linguistiques, en adhérant à l’initiative d’un million de signatures pour la mise en œuvre de l’officialisation de l’amazighe au Maroc. Nous en appelons aussi à la création d’une coalition amazighe forte avec les parties idoines pour affronter tous ceux qui s’érigent à l’encontre de l’équité vis-à-vis des Amazighs et de la légitimité de l’amazighité.

2. Au niveau de la Libye: L’Assemblée Mondiale Amazighe dénonce l’option de ceux qui, au sein du Congrès National Libyen, œuvrent pour l’élaboration d’une constitution non démocratique qui exclut les Amazighs et qui institue le racisme et la ségrégation à l’encontre la langue, de la culture et des populations amazighes en consacrant les lois foncièrement discriminatoires promulguées par le régime déchu et qui considèrent la Libye comme étant un Etat « arabe » avec pour seule et unique langue « l’arabe », et ce en opposition avec la réalité libyenne caractérisée par la pluralité au même titre que tous les Etats de Tamazgha. Nous réaffirmons notre soutien au Conseil Supérieur des Amazighs de Libye et à toutes les organisations amazighes de Libye qui œuvrent pour l’instauration des droits linguistiques et culturels amazighs en général et ce sans amputation. Nous appelons également les Amazighs de Libye, avec leurs différentes organisations et conseils locaux à l’union, en ce moment décisif de leur histoire, dans l’intérêt de tous les Amazighs de Libye et de tous les Libyens, en œuvrant pour l’adoption d’une constitution démocratique élaborée avec le consentement de toutes les parties, en s’appuyant sur les principes démocratiques et les pactes internationaux des droits de l’homme et des peuples.

3. Au niveau de la Tunisie: Nous saluons le respect du gouvernement tunisien quant au droit des Amazighs à donner des prénoms amazighs à leurs enfants. Mais, en revanche, nous dénonçons l’omission totale de la pluralité culturelle en Tunisie, dans le dialogue relatif à la constitution du pays, ainsi que le refus de la constitutionnalisation des instances amazighes. Nous demandons au gouvernement et à l’Etat tunisien ainsi qu’aux différentes composantes politiques du pays de veiller au respect obligatoire des droits culturels, linguistiques, économiques, sociaux et politiques des Amazighs dans la future constitution du pays en évitant la reproduction d’un Etat arabiste raciste, à un moment où les mirages du nationalisme « arabe » agonisent. Nous insistons sur notre soutien aux Amazighs de Tunisie, selon nos moyens, et nous appelons tous les Amazighs de Tamazgha à les soutenir et à œuvrer de façon à attirer l’attention des organisations régionales et internationales quant à leurs souffrances. Par ailleurs, nous nous réjouissons du travail militant des associations et des militants amazighs en Tunisie.

4. Au niveau de l’Azawad: et du reste du pays des Touaregs En ce qui concerne la garantie des droits des Amazighs touaregs, nous insistons sur la nécessité de création d’Etats démocratiques au Mali, au Niger et en Algérie qui assurent et garantissent le droit à l’autonomie du peuple touareg dans ces Etats. Nous demandons une enquête en ce qui concerne les crimes commis par les armées malienne et française contre les citoyens touaregs et en appelons au soutien humanitaire nécessaire aux millions de réfugiés touaregs et autres dans les pays voisins, particulièrement la Mauritanie, le Burkina-Faso et le Niger. Nous appelons le Mouvement National de Libération de l’Azawad à rester attentif et vigilant dans ses relations avec la France ainsi que certains régimes en Afrique du nord et dans le Sahel. De même que nous réaffirmons la nécessité de la prise en considération de l’intérêt supérieur de tous les touaregs ainsi que la mise en œuvre du droit à l’autonomie du peuple touareg, dans le respect de la déclaration universelle des droits des peuples autochtones et des autres instruments internationaux pertinents.

5. Au niveau de l’Algérie: Nous relevons avec force regret que le régime algérien poursuit sa politique raciste envers les Amazighs dans toutes les régions du pays en dépit des changements qu’ont connu les pays de Tamazgha et nous dénonçons l’enseignement de forme de l’amazighe dans quelques régions uniquement d’Algérie. Nous dénonçons la non intégration effective de l’amazighe dans les médias et dans le reste des institutions de l’Etat algérien. En outre, nous condamnons l’interdiction des prénoms amazighs ainsi que le discours officiel visant une réglementation raciste de ces prénoms. Nous appelons les Amazighs d’Algérie en Kabylie, au Mzab, et dans la Chaouia ainsi que les amazighes touaregs à coordonner leurs actions pour l’obtention de leurs droits légitimes et à œuvrer au renforcement de l’action militante amazighe tout en participant à toute initiative nationale pour la démocratisation du pays.

6. Au niveau des Iles Canaries: Nous nous réjouissons de l’action militante des Amazighs canariens dans le domaine de la revalorisation de la langue et de la culture amazighes ainsi que la campagne d’écriture en alphabet Tifinagh des enseignes. Nous demandons au gouvernement espagnol de répondre aux revendications des Amazighs des Iles Canaries, de reconnaître l’amazighe comme langue officielle des Iles Canaries et d’œuvrer pour enseigner l’amazighe en caractère Tifinagh.

7. Au niveau de la diaspora amazighe: La diaspora amazighe hors Tamazgha, tout particulièrement celle résidant dans les pays démocratiques, est appelée à renforcer son adhésion à la cause amazighe, et se souder et à s’unir de façon à défendre ses droits légitimes ainsi que ceux des peuples de Tamazgha.

In fine, l’Assemblée Mondiale Amazighe, tout en rappelant les donnes, violations et manquements précités, constate l’absence de développement conséquent dans la réalité et le vécu quotidien des Amazighs dans les différents pays de Tamazgha (Afrique du nord) ; ce qui met les Amazighs devant de grands et décisifs défis qui entravent leurs droits, dans un contexte dangereux et historique qui coïncide avec la préparation à l’organisation du septième congrès des Amazighes du monde par l’Assemblée Mondiale Amazighe et qui aura lieu dans la région du Grand Souss , dans la ville de Tiznit, au Maroc, les 13-14 et 15 décembre 2013, correspondant à l’an 2963 du calendrier amazigh.

Des parlementaires au village de Zoubga (Illiltène) | Tamurt.info - Votre lien avec la Kabylie


Des parlementaires au village de Zoubga (Illiltène)

De Tizi-Ouzou, Saïd Tissegouine

Le village de Zoubga mérite fort bien le prix qu’il a obtenu lors du concours « village le plus propre de la wilaya de Tizi-Ouzou » organisé cette année par l’institution que préside M. Hocine Haroun. Après le tour fait autour du village à l’intention des visiteurs, ceux-ci se sont bel et bien émerveillés par la propreté des ruelles et autres espaces publics.
14/11/2013 - 10:40 mis a jour le 14/11/2013 - 10:40 par Saïd Tissegouine

Une délégation de parlementaires chargés de la commission de la pêche, l’agriculture et l’environnement, conduite par M. Badi, et à laquelle se sont joints les cadres de la wilaya de Tizi-Ouzou et les membres de la commission santé et environnement de l’APW, s’est déplacée hier, mercredi, dans le désormais célébrissime village kabyle, Zoubga en l’occurrence, lequel dépend administrativement de la commune rurale d’Illiltène.
Le village de Zoubga mérite fort bien le prix qu’il a obtenu lors du concours « village le plus propre de la wilaya de Tizi-Ouzou » organisé cette année par l’institution que préside M. Hocine Haroun. Après le tour fait autour du village à l’intention des visiteurs, ceux-ci se sont bel et bien émerveillés par la propreté des ruelles et autres espaces publics.
Le chef de la délégation parlementaire a, dès son arrivée au village, déclaré à ses hôtes que « notre première sortie sur le terrain dans le cade de la nouvelle politique en matière de protection de l’environnement est celle que nous consacrons aujourd’hui à votre cher village Zoubga ». M. Badi a également déclaré que c’est un honneur pour « nous d’être ici aujourd’hui ».
Cependant, le président d’APC d’Ililtène, M. Ouramdane Mazzoud, a saisi cette opportunité a lancé un appel aux plus hautes autorités pour les informer du danger de glissement de terrain qui, chaque hiver, menace d’emporter ou d’ensevelir le chef-lieu de commune. « A chaque approche de l’hiver, comme en cette période, explique-t-il, nous devenons sujets à une terrible angoisse face à cette menace de glissement de terrain ». Le premier magistrat de la commune d’Illiltène ne cachera pas aussi son amertume face à ce qui s’apparente « à une sourde oreille et l’inertie des pouvoirs publics compétents face au danger menaçant les habitants et les habitations du chef-lieu de commune d’Illiltène ». « Notre commune a besoin d’argent et de soutiens techniques pour parer à cette catastrophe naturelle plus menaçante que jamais ». Dans sa réponse, le chef de la délégation parlementaire a promis de faire parvenir « à qui de droit, dès notre arrivée à Alger, les doléances, somme toutes légitimes, des citoyens d’Illiltène ». Et avant de quitter ce village hôte, M. Badi a reçu un présent de la part des habitants de Zoubga en guise d’amitié et d’hospitalité.
Le village de Zoubga est bien propre et bien organisé. Il est presque tout à fait autonome. Quelle est la clef d’une telle réussite ? M. Omar Bouka, 1er vice-président de l’APC explique que la réussite réside dans le fait que tous les habitants de Zoubga sont soumis aux règles édictées par l’assemblée villageoise.
- L’argent est l’un des éléments fondamentaux dans le développement et l’épanouissement du village.
Chaque foyer de Zoubga qui en compte 200 environ doit verser, conformément au statut élaboré et adopté par les villageois, une somme de 150, 00 DA par mois. Cet argent va directement à la trésorerie du village. « Par ailleurs, toute faute commise par un citoyen est punie par une amende », note M. Omar Bouka. Certaines fautes considérées comme réellement des incartades, comme le fait d’être surpris en état d’ébriété au village, sont punies par une amende d’un montant de 5.000, 00 DA. Une amende d’un même montant est également infligée à toute personne coupable de colporter une fausse rumeur ou une propagande dans le village. « Cependant, ajoute notre interlocuteur, la part la plus importante de nos recettes provient des dons ».
- Quels sont les voies et moyens utilisés pour assurer une telle propreté au village ?
-Avec la trésorerie du village, en sus du matériel roulant acheté, des ouvriers permanents sont payés pour assurer la charge de la collecte des ordures ménagères et leur traitement par le moyen d’incinération.
En somme, les citoyens de Zoubga ont su faire une parfaite conjugaison entre les moyens mobilisés et le respect absolu des règles de vie édictées et adoptées par le village. En définitive, Zoubga peut même servir de modèle à l’Algérie entière en matière de lutte contre le danger écologique et environnemental.