Diversion à la DGSN : 3 policiers suspendus pour avancer la thèse des « actes isolés »
ALGER (SIWEL) — Dimanche 26 janvier, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a annoncé avoir suspendu « 3 agents » de la police à Ghardaïa qui seront traduit devant la justice. Cette décision fait suite à la diffusion de la vidéo montrant un groupe de policiers (et pas seulement 3) en train de matraquer un jeune mozabite à terre. Pour tenter de dissimuler son implication directe dans la guerre menée au peuple mozabite, la DGSN, dans l’impossibilité de nier la participation de ses services, opte pour la thèse des « actes isolés » et consent à sacrifier 3 policiers dont il est certain que la « sanction » ne fait que couvrir un besoin médiatique urgent : dédouaner les institutions de l’Etat algérien dans les crimes racistes commis à Ghardaia.
Le général-major Abdelghani Hamel, chef de la police algérienne(PH/DR)
M. Djilali Boudalia, chargé de communication à la DGSN, insiste sur l’acte isolé de la dernière vidéo qui montre l’acharnement d’un groupe de policiers sur un jeune mozabite : « Certaines scènes étaient dues à un comportement individuel et ne reflètent aucunement la vision et la réalité de l’institution de la police », insiste-t-il. On y croirait presque si les photos et les vidéos ne montraient pas l’implication généralisée et systématique de la police algérienne aux côtés des Châambas.
On se demande d'ailleurs pourquoi la DGSN ne divulgue pas les noms des policiers sacrifiés. Il se pourrait même que les policiers incriminés ne soient que des pauvres bougres qui n'étaient peut-être même pas impliqués, car pourquoi ne prendre 3 et pas les autres ? Et pourquoi tous les policiers filmés, photographiés auprès de châambas, en plein acte d’agression ne sont-ils pas inquiétés ?
Le chargé de communication de la DGSN pousse le cynisme de cette institution d’Etat jusqu’à affirmer que « personne n’est au-dessus de la loi et tous sont égaux devant les lois de la République ». Alors dans ce cas, qu’en est-il des actes de torture et même de viols commis par des policiers, dans des commissariats ; des actes gravissimes largement dénoncés par la société civile mozabite ? Qu’en est-il de ces policiers qui poursuivent les victimes mozabites jusque dans les hôpitaux pour les arrêter, les torturer et leur faire signer de force des documents incriminant les victimes à la place des agresseurs ?
Cela fait plus de deux mois que les violentes agressions des mozabites par des bandes de châambas se déroulent avec la complicité des services de police algérienne. De magasins, des habitations, des cimetières et des mausolées ont été détruits ou incendiés ; les citoyens mozabites sont assiégés par les Châambas et sont activement assistés par les forces de police algériennes, et ce n’est que maintenant que la DGSN réagit après avoir d’abord ignoré, puis nié l’implication de ses éléments.
La vidéo qui a fait "réagir" la DGSN met en scène le passage à tabac du jeune mozabite à terre, par plusieurs éléments de la police
Au lieu de « suspendre » 3 policiers, dont on s’est bien gardé de divulguer les noms, le général major Abdelghani Hamel, chef de la DGSN, aurait mieux fait de s'expliquer sur son étrange silence depuis le 22 novembre où l’on a vu , à Guerrar les premières images et vidéo des policiers, alliés aux châambas, organiser des raids contre les Mozabites. Les vidéos existent, on y voit parfaitement bien les jeunes Châambas abrités derrière les policiers et leurs boucliers, lancer des cailloux contre les habitations, on y voit la police tirer des bombes lacrymogènes dans les habitations mozabites. Ce n’est pas une vidéo, mais des dizaines de vidéos. La DGSN ne réagit qu’à la dernière où l’on voit un bon groupe de policiers et non pas 3 seulement, s’acharner sur un mozabite à terre.
Le Dr Kameleddine Fekhar réussit à "faire sortir le loup des bois"
La DGSN, comptait certainement sur la longue tradition de repli des mozabites qui, par le passé, affrontaient ainsi la haine et l’agressivité dont ils étaient l’objet. La DGSN n’avait pas prévu de buter sur une jeunesse mozabite en rupture avec ce passé.
Elle n’avait pas prévu non plus que cette jeunesse allait se donner comme représentant un homme courageux, le Dr Kamel Eddine Fekhar ; un homme qui n’hésiterait pas à prendre le taureau par les cornes et à dire les choses telles qu’elles se passent réellement à Ghardaia : Un racisme d’Etat flagrant qui met en scène des institutions de l’Etat algérien en train d’encourager, de protéger et d’aider un camp identifié comme étant Arabe, les Châambas, contre un autre camp identifié comme étant amazighs, les Mozabite. Les mozabites ont rendu lisible, à la face du monde entier, la nature raciste de l’Etat algérien… CQFD, la démonstration est faite !
zp,
SIWEL 271449 JAN 14
Nous remettons en ligne quelques photos illustrant la preuve de la participation massive de la police algérienne qui contredisent la thèse du cas isolé de 3 policiers.
Policiers algériens et émeutiers Châambas ensembles pour aller défier les mozabites chez eux (PH/DR)
Concertation agresseurs Châambas arabes et policiers avant l'agression d'habitation mozabites (PH/DR)
Des jeunes châambas abrités derrières de policiers opour agresser les mozabites (PH/DR)
Face à face police nationale algérienne et agresseurs arabes contre mozabites(PH/DR)
A Ghardaia, Chaambas contre Mozabites. Les gendarmes s'y mettent aussi (PH/DR)
La police avec leurs armes, les châambas avec les cailloux avant d'en arriver aux sabres (PH/DR)
La police et les agresseurs arabes mènent le même combat :agresser les mozabites (PH/DR)
Les Châamabas derrière la police : tous ensemble contre les mozabites (PH/DR)
Policiers et émeutiers châambas ensembles contre les mozabites (PH/DR)