mercredi 2 septembre 2015

Un imam salafiste refuse de lire la fatiha à cause d’un portrait de Matoub Lounes et Zinedine Zidane - Tamurt

Un imam salafiste refuse de lire la fatiha à cause d’un portrait de Matoub Lounes et Zinedine Zidane

Un imam salafiste refuse de lire la fatiha à cause d’un portrait de Matoub Lounes et Zinedine Zidane
BGAYET (Tamurt) – L’idéologie salafiste laquelle est tirée et nourrie du courant politique wahabiste est connue comme étant destructrice de tout mouvement rationnel, progressiste et moderniste. Ce qui n’est pas très bien connu en revanche, c’est le degré d’aliénation que peut atteindre le salafisme pourtant bien, hélas, en vogue en Algérie et même en Kabylie, patrie réputée laïque depuis plusieurs siècles avant que les Français aient enfin décidé à l’appliquer par la force de loi en 1905.
La dernière turpitude salafiste connue date du vendredi, 21 août 2015 et a eu pour théâtre le paisible village de L’ghava dans la commune de Smaoun (Bgayet). Voici l’histoire :
Un jeune homme et une jeune femme qui se sont connus ont constaté qu’ils sont faits l’un pour l’autre. Alors, ils ont décidé de s’unir pour le meilleur et pour le pire. Et selon la tradition kabyle laquelle est bien ancestrale, il est question alors que les familles des futurs époux se connaissent et consentent à cette union pour la rendre légitime. Cette légitimité est consacrée d’abord par le droit musulman quand il s’agit de familles musulmanes, c’est-à-dire la lecture de la fatiha, mariage civil ensuite, c’est-à-dire l’inscription du mariage sur les registres d’état civil au niveau des services de l’APC territorialement compétents.
Voilà donc la famille du jeune homme qui se rend chez la famille de la jeune femme pour exécuter cette formalité, rappelons-le, bien ancestrale. L’imam choisi pour la lecture de la fatiha est un jeune homme que l’on croyait sorti de ces bonnes écoles coraniques où l’on enseignait aussi le droit musulman et les « bonnes vertus ».
Dans le grand salon où les hommes des deux familles se sont rencontrés, un portrait montrant feu Lounès Matoub aux côtés de l’ex-star de football, Zineddine Zidane, était accroché au mur. Ce simple portrait accroché au mur a suscité une offense chez le jeune imam salafiste, qui, sans prendre de gants, a déclaré que «  les lieux sont puants et pollués », et, par conséquent, sa foi lui prohibe de faire la lecture de la fatiha. A la surprise générale, le jeune imam salafiste, plus tenace que jamais dans sa croyance et sa position, a ajouté que « les deux hommes (feu Lounès Matoub et Zineddine Zidane sur la photo sont des kouffars ( mécréants) ».   Il renouvela aussitôt son refus de faire lecture de la fatiha en ces lieux où il y a la photo montrant des « kouffars ».
Devant cette situation désobligeante, un imam à la retraite répondant à l’appellation de Cheikh El-Hocine et qui figurait parmi les membres de la famille du jeune homme à marier se proposa de faire à la place du jeune Imam salfiste la lecture de la fatiha pour rendre licite le mariage. L’intervention de Cheikh El Hocine était loin de plaire au jeune salafiste écervelé qui ne manqua pas d’ailleurs de le faire remarquer au vieil imam. Celui-ci, soucieux d’éviter que l’événement tourne dans le mauvais côté, ne répondit pas au jeune salafiste. En effet, Cheikh El Hocine se contenta seulement de faire la lecture de la fatiha. Ainsi, on évita le pire.
Ce qui vient de se passer au village El Ghava n’est qu’un exemple parmi tant d’autres des aliénations salafistes. En revanche, cela doit interpeller toutes les femmes et tous les hommes kabyles à oser prendre le taureau par les cornes pour combattre sans pitié le salafisme et le wahabisme. Et pour dire vrai, c’est à nos intellectuels (elles) de se lancer les premiers (rières) dans la bataille en expliquant le wahabisme et les réels objectifs ciblés par le régime wahabite.

De Bgayet, Saïd Tissegouine

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