Diabète :
Les diabétiques, les femmes notamment, souffrent le martyr à Tizi-Ouzou
De Tizi-Ouzou, Saïd Tissegouine
Dans le hall de l’institution que dirige Ould-Ali El Hadi, les nombreux chevalets qui y étaient installés, étaient placardés de documents portant sur cette maladie dont les personnes qui en souffrent identifient tout simplement comme « un simple handicap ». Cependant, force est de constater le contraste flagrant entre l’importance et l’intérêt de cette manifestation et les officiels.
15/11/2013 - 00:05 mis a jour le 14/11/2013 - 22:41 par
Agissant dans le cadre de la commémoration de la journée mondiale du diabète, les diabétiques affiliés à l’association des diabétiques de la wilaya de Tizi-Ouzou ( ADWT.O) que préside M. Hanafi Mainseur, ont occupé, le temps de leur manifestation, les espaces de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou au cours de la journée de jeudi.
Dans le hall de l’institution que dirige Ould-Ali El Hadi, les nombreux chevalets qui y étaient installés, étaient placardés de documents portant sur cette maladie dont les personnes qui en souffrent identifient tout simplement comme « un simple handicap ». Cependant, force est de constater le contraste flagrant entre l’importance et l’intérêt de cette manifestation et les officiels.
En effet, pas l’ombre d’un élu ou d’un administrateur n’a été remarquée sur les lieux de la manifestation. Heureusement que les organisateurs du rendez-vous et le large public ont fait bon ménage. En effet, le public a été non seulement nombreux à la maison de la culture Mouloud Mammeri mais a manifesté une grande curiosité à l’endroit de cet handicap appelé scientifiquement « le diabète ».
Le diabète est encore mal connu par la société : Pour bon nombre de citoyens, le diabète est une maladie « grave » car « incurable ». Et selon Mlle Kamilia Dahmani, membre de l’ADWT.O, affirme que les diabétiques, les femmes notamment, souffrent le martyr. A propos des femmes diabétiques, notre interlocutrice soutient fermement que dans la plupart des cas, elles ne vivent pas leur vie intime et sentimentale car leur diabète est vu comme un facteur rendant « impossible une vie conjugale ». « Même dans le cas où le diabète survient après le mariage, l’épouse subit souvent la répudiation », note notre interlocutrice.
Est-ce les hommes diabétiques souffrent aussi d’un manque d’amour que les femmes ? « Non », répond Mlle Dahmani avant de préciser que les hommes traînant le diabète durant leur célibat n’éprouvent aucune difficulté à trouver femme et à fonder un foyer et une famille.
Le diabète est un simple handicap : Mlle Dahmani avoue qu’elle est diabétique depuis 25 ans mais cela n’altère en rien sa vie active. « Il suffit juste de s’organiser », dit-elle.
Le diabète n’obéit pas seulement aux critères d’hérédité : Quiconque peut attraper le diabète. Une diabétique est venue appuyer les déclarations de Mlle Dahmani en avouant qu’elle est la seule dans sa famille à avoir le diabète. « J’ai effectué, dit-elle des recherches sur mon ascendance familiale, aussi bien du côté paternel que du côté maternel, et je n’ai identifié personne comme diabétique ». Une autre jeune fille souffrant du même mal soutient elle aussi l’élément héréditaire n’est pas le seul facteur à risque du diabète.
Combien de personnes souffrant du diabète à Tizi-Ouzou et quelles solutions et mesures à adapter ? Le président de l’ADWT.O affirme que plus de 18.000 diabétiques ont adhéré à l’association qu’il préside et créée depuis l’année 1985. Selon ce responsable, il est question de deux éléments fondamentaux.
Primo : réussir une campagne de sensibilisation sur le diabète même dans le milieu scolaire.
Secundo : les pouvoirs publics doivent initier urgemment une politique d’insertion professionnelle et sociale des diabétiques. Hélas, ni l’un ni l’autre ne semblent acquis pour le moment. En effet, la demande introduite par l’ADWT.0 en vue de mener une campagne de sensibilisation dans le milieu éducatif et scolaire n’a pas obtenu de réponse jusqu’à maintenant.
S’agissant des éléments professionnel et social, la situation n’est guère mieux. Sur le plan professionnel, M. Hanafi Mainseur a déclaré que les offreurs d’emplois se montrent toujours réticents à octroyer un emploi aux diabétiques. « De ce fait, dit-il, même en étant de formation universitaire, les diabétiques sont toujours au banc des chômeurs ». Sur le plan social, dès lors qu’il y a chômage, la situation est déplorable. Certains médicaments sont octroyés gratuitement mais d’autres sont payables rubis sur ongle. « Dans ce cas, que peut faire un diabétique qui d’un côté a besoin de son médicament et d’un autre n’a pas de quoi se le payer puisqu’il ne travaille pas ? », s’insurge notre interlocuteur avant de plaider pour « un travail rémunérateur pour le diabétique et une assurance sociale réelle et effective.
Revenant à la campagne de sensibilisation sur le diabète en milieu scolaire, le président de l’ADWT.O réitère son importance dans la mesure que souvent les éducateurs et encadreurs ignorent les effets directs et indirects du diabète sur l’enfant. « Bien des enfants ont subi un échec scolaire à cause de leur diabète », a souligné notre interlocuteur avant d’ajouter : « un enfant diabétique doit jouir de moyens et conditions d’enseignement et d’encadrement adaptables à son handicap ».
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