jeudi 19 décembre 2013

Par Sakina Ait Ahmed :« Quel avenir pour la Kabylie? »

Par Sakina Ait Ahmed :« Quel avenir pour la Kabylie? »

19/12/2013 - 10:03

(SIWEL) — «Sans douter de la bonne foi des initiateurs de cette pétition je me suis questionnée sur les raisons de cet amour soudain et intérêt pour Tamazight par ces partis alors qu'il n'y a pas si longtemps, le Président issu du FLN est venu provoquer les kabyles à Tizi Ouzou en proclamant que « de son vivant Tamazight ne sera jamais langue officielle ». Dans son sillage un autre présidentiable-FLN envisage de soumettre son officialisation à référendum. »


Quel avenir pour la Kabylie ? (PH/DR)
Quel avenir pour la Kabylie ? (PH/DR)
Est-il inéluctable que nous continuions à vivre sous la domination de ce pouvoir, qui a programmé notre disparition? Il se trouve que chaque jour qui passe nous démontre qu'il est indispensable que nous prenions notre destin, notre avenir en main. Mais comment?

Le débat récent sur la demande d'officialisation de Tamazight est une illustration parfaite de l'impasse actuelle face à ce pouvoir dictatorial. Il est vrai qu'au moment où la pétition a été proposée, je me suis dit : Après tout pourquoi pas! Chacun est libre de proposer ce qu'il pense être une solution. Mais lorsque le FLN a commencé à agiter la proposition d'un quatrième mandat du Président actuel tout de même diminué, je me suis posée des questions!

Mieux encore, lors de la réunion, organisée récemment à la wilaya de Tizi Ouzou en présence de certaines personnalités et partis politiques, lorsque j'ai entendu les représentants du FLN et le RND hurler dans la salle de réunion « Tamazight langue officielle » et surtout « unité de la nation », là, j'ai été envahie par un doute profond.

Sans douter de la bonne foi des initiateurs de cette pétition je me suis questionnée sur les raisons de cet amour soudain et intérêt pour Tamazight par ces partis alors qu'il n'y a pas si longtemps, le Président issu du FLN est venu provoquer les kabyles à Tizi Ouzou en proclamant que « de son vivant Tamazight ne sera jamais langue officielle ». Dans son sillage un autre présidentiable-FLN envisage de soumettre son officialisation à référendum.

Cependant, au final, mis à part l'optimisme exagéré d'un intervenant par Skype de Tizi Ouzou en l'occurrence Monsieur Abdesslam, il a informé chiffres à l'appui que tout va très bien dans le meilleur des mondes. Il a même annoncé qu'au Maroc Tamazight n'est pas une langue officielle et que des centaines de berbères marocains seraient en prison. Il faut dire qu'il a été sèchement repris par ces camarades parisiens;

Il se trouve que la majorité des intervenants et du public ont mis l'accent sur l'ingéniosité machiavélique de ce pouvoir et de ses relais à concocter toutes les petites ruses de chacal pour casser l'enseignement de Tamazight- Taqbaylit « cours de langue en fin de journée » l'incitation des parents et des élèves à fuir les cours en Tamazight, etc.. etc...

En somme, c'est un recul sans précédent!

Ces faits ont été corroborés par le témoignage poignant d'un jeune qui venait d'arriver en France sur la situation catastrophique en Kabylie.

Il est vrai que tous ses faits ont jeté un coup froid sur l'assistance! Certains intervenants ont essayé de justifier leur soutien à cette initiative au moyen de formules du type « mieux vaut un verre à moitié plein » j'ai même entendu l'allégorie « d'un verre au trois quart plein!! Il est vrai qu'un verre à moitié vide « ferait désordre »
Ceci étant dit, sans prononcer les « vilains mots » d'Autonomie ou d'Indépendance, certains intervenants ont soutenu fermement l'idée que les Kabyles doivent prendre leur destin en main.

Enfin , il ne faudrait pas non plus esquiver ni nier le fait que même si les kabyles en général prennent conscience qu'on est à un tournant déterminant de notre EXISTENCE, beaucoup se posent des questions légitimes sur la définition de l'Autonomie ou de l'Indépendance et surtout dans quelles conditions cela va -t-il advenir, quelles seront les conséquences pour eux .

L' AUTONOMIE peut être globalement définie comme "un territoire qui a certaines lois particulières mais qui ne possède pas une indépendance totale ".

C'est la possibilité pour la communauté kabyle par exemple de s'administrer librement à travers une organisation:

La Constitution d'un parlement élu démocratiquement composé de partis politiques, des Archs qui constituent le fondement antique de la société kabyle dont on peut améliorer le fonctionnement par exemple par la parité hommes/femmes, Tajmaït ou Agraw « l'assemblée de village » qui œuvre au plus près du citoyen.

Cela aura pour résultat La gestion autonome des aspects économiques, culturels, administratifs ..

Le partage négocié avec l'Etat central de la politique étrangère, des moyens financiers et de la défense.
On gardera aussi des liens et des échanges avec les autres régions non plus sous l'aspect du dominant dominé mais dans le respect des spécificités de chacun. Si on peut considérer par exemple qu'un Kabyle qui vit en Oranie, qu'en dehors de son cercle familial il apprenne en seconde langue l'arabe oranais on peut considérer qu'un oranais qui voudrait vivre en Kabylie devrait apprendre en deuxième langue le kabyle

Le terme d'INDÉPENDANCE caractérise la condition d'un Etat qui ne relève pas d'un autre dont il faut assumer tous les aspects financiers politiques économiques, administratifs, de la défense, de la politique étrangère..
Les deux possibilités sont envisageables.

J'ajouterai, que si on observe les contenus des mouvements autonomistes et ou indépendantistes comme « la Corse, la Polynésie etc.. On peut remarquer qu'ils n'ont jamais pensé à proposer à leur population un référendum sur le choix de l'un ou l'autre. À savoir l'Autonomie ou l'Indépendance.

Ce serait pour nous un challenge formidable en termes de démocratie et de mobilisation de la population et de la possibilité de créer un rapport de force sans précédent qui sera très utile lors des négociations.

Sakina Ait-Ahmed,

SIWEL 191003 DEC 13

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