samedi 22 février 2014

tijemuεine timectah n tjmayin 'tajmayt' n tuddar Leqbayel

    AZAZGA : Arezki L’Bachir 
Le village Aït-Bouhini, qui a vu naître le célèbre bandit d’honneur Arezki L’bachir (1857-1895), décapité en 1895 sur la place publique d’Azazga, au terme d’un procès qui avait défrayé la chronique de l’époque, durant lequel il avait refusé de plaider autrement qu’en kabyle bien que maîtrisant le français, s’apprête à célébrer avec faste la journée du 20 août 1956.

La population est en effet mobilisée depuis quelques jours autour des préparatifs de l’événement qui s’inscrit sous le signe de “la mémoire et l’union”. Un grand hommage sera rendu un siècle après son exécution au “justicier” qui s’était soulevé contre l’ordre colonial et la confiscation des terres à la tête de 300 hommes. Outre l’inauguration des stèles érigées à la mémoire d’Arezki L’bachir et de son lieutenant Amar Oumaraf, le riche programme arrêté pour la circonstance comporte des activités culturelles et des conférences qui font la jonction entre la Révolution et le combat de ceux qui, avant cela, avaient menacé l’autorité coloniale

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Il est né en 1857 à Ath Bouhouni dans une famille aisée qui a été par la suite dépouillée de tous ses biens (150 hectares de terres, des champs d’oliviers et de figuiers...). Cet homme, dont le nom est toujours évoqué 110 ans après son exécution par l’administration coloniale, reste sans doute en pole position des bandits les plus célèbres de son époque, à l’instar de Améziane Mansour, compagnon d’El Mokrani, mort en 1874, les frères Abdoun (Mohand et Saïd), Boumezrane, mort en 1920 et Ahmed Oumeri tué par un de ses amis en 1947 à Ouadhias et bien d’autres encore.

A la tête de bandes regroupées en plusieurs dizaines de personnes, ces bandits d’honneur qui étaient des héros aux yeux de la population, régnaient en maîtres incontestés d’Azeffoun à Azazga et jusqu’à la Vallée de la Soummam. Ils prenaient aux riches et donnaient aux pauvres. Arezki a été profondément marqué par le malheur qui avait frappé sa famille et auquel il a assisté impuissant, même les biens meubles et immeubles de sa famille ont été saisis, la plongeant du coup dans une misère noire. En 1870, pendant et après l’insurrection d’El Mokrani, les forces militaires françaises ont lourdement pénalisé tous ceux qui se sont opposés à leur autorité. Arezki L’Bachir se trouva alors dans l’obligation de quitter son village pour Alger à la recherche d’un travail. Il a connu des moments extrêmement difficiles. Selon les propos rapportés jusqu’à nos jours, il exerça comme maçon jusqu’au jour où il est accusé du cambriolage de la villa Régina au mois de mars 1890. Les mêmes propos rapportent que c’est le propriétaire qui, ne voulant pas le payer, lui porta cette accusation par l’intermédiaire d’un manœuvre. Craignant sans doute l’emprisonnement, il retourna chez lui pour trouver refuge dans la forêt de Yakourène. C’est alors que l’«Amine» de Moknéa, El Hadj Ali, dont dépend son village, lui donna la chasse et retiendra sa femme qui allaitait, avant qu’elle ne soit déportée, par la suite, sur Alger. Mal lui en prit, puisque Arezki vengea son honneur en le tuant le 16 juillet 1892. L’administrateur français de l’époque, Albert, lança à sa recherche des gendarmes et des auxiliaires. Entre temps, Arezki avait déjà constitué sa bande, composée de personnes écrasées et dépossédées. Ils " rançonnaient " sans limites les riches et punissaient les délateurs et tous ceux qui étaient en mèche avec l’occupant. Cependant, il voua une amitié sans limites à certains Français dont l’instituteur d’Azazga, Faure. Un autre colon, répondant au nom de Reiber, a voulu qu’Arezki devienne le parrain de son fils. Sur les registres d’état civil de Yakourène, on peut encore retrouver le nom du filleul : Reiber Pierre-Arezki Oul Bachir. On ajoute que des colons victimes de vols et de cambriolages s’adressaient, par lettre, à Arezki. Les lettres étaient libellées : "Monsieur Arezki Oulbachir, bandit en forêt de Kabylie".

Mettant son honneur au-dessus de toute autre considération, il informait l’administration coloniale de tous les crimes dont il était responsable pour éviter à ce que les soupçons soient portés sur des innocents. D’ailleurs, cinq personnes soupçonnées d’être "impliquées dans l’assassinat de 14 «Amin» de Moknéa", ont été déportées à Cayenne. Cet homme d’honneur revendiquera, par la suite, l’assassinat de deux autres «Amin». Celui de Yakourène et celui d’Igaouène, Saïd Aoudia, accusé d’être cruel envers la population et d’avoir reçu de l’argent de l’administration.

Pourchassé et traqué sans relâche et perdant ses hommes l’un après l’autre, il se rendit au Cid Belkacem de Seddouk qui était son ami, selon les propos qu’il avait tenus lors de son procès en 1894. De Béjaïa, il a été transféré à la prison de Tizi Ouzou, avant d’être, de nouveau, transféré et enfermé au Fort Barberousse (Serkadji), où il attira la curiosité pour avoir été celui dont les exploits étaient toujours rapportés par les journaux. Son procès se déroula en 1895, au même moment que celui des frères Abdoun et des chefs de bande des Béni Flik. Son avocat, Me Langlois, fit tout pour éviter à ce que son procès ne soit une simple audience de délits de droit commun. On ajouta qu’il se présenta dignement, vêtu d’un burnous qu’on lui avait fait parvenir de son village natal. Aux questions du procureur, il répondit en kabyle et resta ferme tout au long du procès qui dura plusieurs jours.

Il a reconnu les trois meurtres, mais avait récusé l’accusation de vol. D’accusé, il accusa, à son tour, l’administration coloniale, en pointant le doigt sur des témoins appelés à la barre et qu’il avait aidés ou sortis de situations inextricables.

Arezki L’Bachir a été condamné à mort et il fut exécuté, en compagnie d’Abdoun, le 14 mai 1895, sur la place publique à Azazga. Aujourd’hui, d’aucuns pensent qu’il faut écrire l’Histoire de ces bandits d’honneur qui ont marqué la mémoire collective.

Brahim Boubchir
  1. Hassiba Abbassene
  2. S: ntefsut taberkant et MAK
  3. MAK n weγref Aqbayli 'du peuple'
  4. ANABAD n weγref Aqbayli
  5. RESEAU ANABAD: AZEṬṬA ANABAD n weγref Aqbayli

  6. Mon peuple vivra
  7. Ma Kabylie vaincra
  8. AZAZGA : Arezki L’Bachir 
  9. Le village Aït-Bouhini, qui a vu naître le célèbre bandit d’honneur Arezki L’bachir (1857-1895), décapité en 1895 sur la place publique d’Azazga, au terme d’un procès qui avait défrayé la chronique de l’époque, durant lequel il avait refusé de plaider autrement qu’en kabyle bien que maîtrisant le français, s’apprête à célébrer avec faste la journée du 20 août 1956.

  10. La population est en effet mobilisée depuis quelques jours autour des préparatifs de l’événement qui s’inscrit sous le signe de “la mémoire et l’union”. Un grand hommage sera rendu un siècle après son exécution au “justicier” qui s’était soulevé contre l’ordre colonial et la confiscation des terres à la tête de 300 hommes. Outre l’inauguration des stèles érigées à la mémoire d’Arezki L’bachir et de son lieutenant Amar Oumaraf, le riche programme arrêté pour la circonstance comporte des activités culturelles et des conférences qui font la jonction entre la Révolution et le combat de ceux qui, avant cela, avaient menacé l’autorité coloniale

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  12. Il est né en 1857 à Ath Bouhouni dans une famille aisée qui a été par la suite dépouillée de tous ses biens (150 hectares de terres, des champs d’oliviers et de figuiers...). Cet homme, dont le nom est toujours évoqué 110 ans après son exécution par l’administration coloniale, reste sans doute en pole position des bandits les plus célèbres de son époque, à l’instar de Améziane Mansour, compagnon d’El Mokrani, mort en 1874, les frères Abdoun (Mohand et Saïd), Boumezrane, mort en 1920 et Ahmed Oumeri tué par un de ses amis en 1947 à Ouadhias et bien d’autres encore.

  13. A la tête de bandes regroupées en plusieurs dizaines de personnes, ces bandits d’honneur qui étaient des héros aux yeux de la population, régnaient en maîtres incontestés d’Azeffoun à Azazga et jusqu’à la Vallée de la Soummam. Ils prenaient aux riches et donnaient aux pauvres. Arezki a été profondément marqué par le malheur qui avait frappé sa famille et auquel il a assisté impuissant, même les biens meubles et immeubles de sa famille ont été saisis, la plongeant du coup dans une misère noire. En 1870, pendant et après l’insurrection d’El Mokrani, les forces militaires françaises ont lourdement pénalisé tous ceux qui se sont opposés à leur autorité. Arezki L’Bachir se trouva alors dans l’obligation de quitter son village pour Alger à la recherche d’un travail. Il a connu des moments extrêmement difficiles. Selon les propos rapportés jusqu’à nos jours, il exerça comme maçon jusqu’au jour où il est accusé du cambriolage de la villa Régina au mois de mars 1890. Les mêmes propos rapportent que c’est le propriétaire qui, ne voulant pas le payer, lui porta cette accusation par l’intermédiaire d’un manœuvre. Craignant sans doute l’emprisonnement, il retourna chez lui pour trouver refuge dans la forêt de Yakourène. C’est alors que l’«Amine» de Moknéa, El Hadj Ali, dont dépend son village, lui donna la chasse et retiendra sa femme qui allaitait, avant qu’elle ne soit déportée, par la suite, sur Alger. Mal lui en prit, puisque Arezki vengea son honneur en le tuant le 16 juillet 1892. L’administrateur français de l’époque, Albert, lança à sa recherche des gendarmes et des auxiliaires. Entre temps, Arezki avait déjà constitué sa bande, composée de personnes écrasées et dépossédées. Ils " rançonnaient " sans limites les riches et punissaient les délateurs et tous ceux qui étaient en mèche avec l’occupant. Cependant, il voua une amitié sans limites à certains Français dont l’instituteur d’Azazga, Faure. Un autre colon, répondant au nom de Reiber, a voulu qu’Arezki devienne le parrain de son fils. Sur les registres d’état civil de Yakourène, on peut encore retrouver le nom du filleul : Reiber Pierre-Arezki Oul Bachir. On ajoute que des colons victimes de vols et de cambriolages s’adressaient, par lettre, à Arezki. Les lettres étaient libellées : "Monsieur Arezki Oulbachir, bandit en forêt de Kabylie".

  14. Mettant son honneur au-dessus de toute autre considération, il informait l’administration coloniale de tous les crimes dont il était responsable pour éviter à ce que les soupçons soient portés sur des innocents. D’ailleurs, cinq personnes soupçonnées d’être "impliquées dans l’assassinat de 14 «Amin» de Moknéa", ont été déportées à Cayenne. Cet homme d’honneur revendiquera, par la suite, l’assassinat de deux autres «Amin». Celui de Yakourène et celui d’Igaouène, Saïd Aoudia, accusé d’être cruel envers la population et d’avoir reçu de l’argent de l’administration.

  15. Pourchassé et traqué sans relâche et perdant ses hommes l’un après l’autre, il se rendit au Cid Belkacem de Seddouk qui était son ami, selon les propos qu’il avait tenus lors de son procès en 1894. De Béjaïa, il a été transféré à la prison de Tizi Ouzou, avant d’être, de nouveau, transféré et enfermé au Fort Barberousse (Serkadji), où il attira la curiosité pour avoir été celui dont les exploits étaient toujours rapportés par les journaux. Son procès se déroula en 1895, au même moment que celui des frères Abdoun et des chefs de bande des Béni Flik. Son avocat, Me Langlois, fit tout pour éviter à ce que son procès ne soit une simple audience de délits de droit commun. On ajouta qu’il se présenta dignement, vêtu d’un burnous qu’on lui avait fait parvenir de son village natal. Aux questions du procureur, il répondit en kabyle et resta ferme tout au long du procès qui dura plusieurs jours.

  16. Il a reconnu les trois meurtres, mais avait récusé l’accusation de vol. D’accusé, il accusa, à son tour, l’administration coloniale, en pointant le doigt sur des témoins appelés à la barre et qu’il avait aidés ou sortis de situations inextricables.

  17. Arezki L’Bachir a été condamné à mort et il fut exécuté, en compagnie d’Abdoun, le 14 mai 1895, sur la place publique à Azazga. Aujourd’hui, d’aucuns pensent qu’il faut écrire l’Histoire de ces bandits d’honneur qui ont marqué la mémoire collective.

  18. Brahim Boubchir

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