mercredi 12 mars 2014

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Tizi-Ouzou : 03 Héroïnes Kabyles à l’honneur

Université de Tizi-Ouzou : 03 Héroïnes Kabyles à l’honneur

Journée internationale des droits des femmes
mercredi 12 mars 2014par La rédaction
Dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la femme, l’association féministe « Asurif » en collaboration avec des étudiants du département d’anglais, a organisé, le 9 mars 2014 à l’auditorium de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou (Hasnaoua), une rencontre sous le thème de "la mémoire et des femmes qui ont payé de leur vie leur engagement pour la liberté". La rencontre qui a drainé une présence essentiellement estudiantine a été voulue en hommage à trois femmes Kabyles, symboles de la lutte contre l’intégrisme islamiste et pour la liberté de la femme que sont Nabila Djahnine, présidente de l’association « Tiγri n tmeṭṭut » assassinée en 1995, Katia Bengana, une lycéenne qui avait refusé de se voiler et qui a été assassinée par le GIA en 1994 et enfin, Amel Zenoune Zouani, une étudiante égorgée en 1997, par les mêmes terroristes islamistes pour avoir refusé l’interdiction faite au femmes de se rendre à l’école et à l’université.
Trois femmes courage, trois symboles qui ont été célébrées à travers cette rencontre entamée par une minute de silence suivie par une brève intervention de Saïd Khelil qui a évoqué « le combat de Nabila Djahnine à travers son action féministe mais aussi politique ». S’ensuivent les témoignages de Mme Houria Zenoune Zouani, la mère de Amel Zenoune Zouani, qui a tenu à rappeler la kabylité de sa famille originaire d’Adekar (Vgayet) et de M. Rachid Bengana, le père de Katia Bengana, qui ont suscité une vive émotion au sein des présents dont certains n’ont pas pu retenir leurs larmes. Des témoignages poignants de ces deux parents qui, dignes et résolus, sont, des années après les drames qui ont ébranlé les assises de leurs familles respectives, toujours loin d’avoir fait leur deuil. Et pour cause, la politique du Pouvoir actuel a été vilipendée et considérée, par les deux parents, « comme un deuxième assassinat de ces trois femmes et à travers elles, de toutes les victimes du terrorisme islamiste des années 90 ».


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Prenant la parole, le journaliste indépendant et auteur Allas DI TLELLI est d’abord revenu sur « la folklorisation des symboles de lutte et des repères dont le 8 mars et ce, conséquemment à l’amnésie collective imposée par le régime par la force de la manipulation, de la désinformation et de la corruption ». Soulignant le fait que la culture et la pensée kabyles ont été des éléments déterminants dans leurs engagements héroïques, puis, développant une rétrospective sur l’engagement militant de Katia Bengana, Nabila Djahnine et Amel Zenoune Zouani, Allas DI TLELLI a fait le parallèle entre « les circonstances de l’assassinat de ces trois femmes en rappelant le contexte sécuritaire pour aboutir aux raisons historiques et politiques qui ont érigé ces trois militantes qui n’étaient pas des victimes du terrorisme mais des martyres, au rang d’héroïnes qu’elles sont devenues malgré le black-out médiatique qui les frappe depuis une vingtaine d’années. Aujourd’hui, revenant sans cesse au souvenir du petit peuple, elles imposent le respect et constituent des phares guidant nos pas vers la Liberté malgré l’adversité, la désespérance et les reniements ».


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Rachid Bengana 4


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Enfin, Nora Yakoubi, psychologue et représentante du réseau ciddef, qui accompagne juridiquement et psychologiquement les femmes victimes de violences diverses, est revenue quant à elle, à travers quelques exemples troublants tirés de son expérience sur le terrain, sur « les drames que vivent des femmes isolées dans nos villages » et que leur réseau, constitué uniquement de bénévoles, « tentent de soustraire à la violence sans y arriver systématiquement, en raison de l’absence de l’État, d’une loi inique qui étrangle le mouvement associatif mais aussi en raison des lâchetés des gens qui refusent tout témoignage de peur des exactions notamment dans des cas d‘harcèlement sexuel dans les lieux de travail, d’inceste ou d’exploitation digne de l’esclavage dont sont victimes certaines femmes, souvent orphelines... »


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Après quelques interventions des présents dont celle de Anissa, la sœur de Amel Zenoune Zouani, l’animatrice de l’association féministe « Asurif », Ferroudja Ibrahim, a clôturé la rencontre non sans remercier les présents, notamment les familles Bengana et Zenoune Zouani, la sœur de Nabila étant en Europe, dans une atmosphère où la colère et la détermination s’imbriquaient dans l’émotion et le sentiment d’un devoir de mémoire accompli et d’une lutte qui reste, quant à elle, à poursuivre.


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La rédaction

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