vendredi 28 mars 2014

Le document accablant de l’Union européenne sur la situation en Algérie | TSA-Algérie

Le document accablant de l’Union européenne sur la situation en Algérie

europe



L’Union européenne a publié, ce jeudi 27 mars, un document au vitriol
sur la situation en Algérie. Cet acte diplomatique recense tous les
blocages de l’Algérie et les difficultés rencontrées dans la coopération
avec l’Union européenne (UE).


Les diplomates bruxellois rappellent d’abord que l’Algérie et l’UE
sont liées par un accord d’association signé en 2002, qui est entré en
vigueur en 2005. En décembre 2011, l’Algérie a officiellement indiqué sa
volonté d’élaborer un plan d’action pour mettre en place une nouvelle
politique européenne de voisinage. Ces discussions ont démarré en
octobre 2012 sur la base d’une proposition de l’Union européenne. Une
contre-proposition a été transmise par l’Algérie, le 30 juillet 2013, et
un premier round de négociation s’est tenu à Alger le 13 octobre 2013.
Mais depuis, aucun rapport d’étape n’a été élaboré en l’absence d’un
plan d’action, écrivent, ce jour, les diplomates de Bruxelles dans ce
mémo de l’Union européenne. Ce document dévoile la position de l’Union
européenne à l’égard de l’Algérie.



Lenteur des réformes politiques


Après avoir rappelé le remaniement gouvernemental de l’an dernier,
les diplomates bruxellois notent qu’en ce qui concerne « les réformes
politiques lancées depuis 2012 dans divers domaines, le processus de
mise en œuvre des lois fondamentales est resté lent. Certaines de ces
lois – comme la loi sur les associations – ont aussi des lacunes
évidentes par rapport aux normes et standards internationaux.
D’importants projets de loi sur la réforme du Code pénal et sur le
secteur de l’audio-visuel sont toujours pendantes », écrit l’Union
européenne.



En 2013, pour les diplomates de l’Union européenne, « il n’y a eu
aucun progrès visible dans la mise en œuvre des recommandations de la
mission d’observation électorale de l’UE « mai 2012″ des élections
législatives ». Cette semaine, l’Europe a refusé d’envoyer des
observateurs à l’occasion de l’élection présidentielle du 17 avril. On
comprend mieux pourquoi.



Droits de l’Homme


Bruxelles note également le mauvais comportement d’Alger en matière
de respect des libertés des ONG, « qui n’ont pas possibilité de
coopération internationale ». L’Union européenne note que plusieurs ONG
internationales se sont plaintes aux autorités de l’Union européenne que
leurs représentants ont été incapables, depuis plusieurs années,
d’obtenir un visa pour entrer en Algérie, ce qui entrave leur travail de
coopération avec les ONG locales ».



Concernant le volet des droits de l’Homme, « la situation générale
n’a pas changé de manière significative en 2013. Il y a une perception
d’un manque persistant d’indépendance judiciaire et la situation semble
s’être détériorée par rapport à la liberté d’association et de réunion
(y compris les obstacles pour des syndicats indépendants) ainsi que la
liberté d’expression (y compris pour les blogueurs) », notent les
diplomates européens.



Situation économique : ralentissement de la croissance


Sur l’analyse économique de l’Algérie, les prix des hydrocarbures ont
permis d’augmenter les dépenses publiques « visant à limiter le
mécontentement social dans un contexte régional instable », écrit
Bruxelles et « nécessitant un prix du baril de pétrole bien au-dessus de
100 dollars pour couvrir les dépenses prévues au budget 2014 et cela
pourrait créer des déséquilibres difficiles à réparer en cas de cycle
prolongé de baisse des prix pétroliers », écrivent les diplomates
européens.



L’Algérie occupe le 153e rang sur 189 économies selon le
rapport « Doing Business 2014 » de la Banque mondiale, cité par les
auteurs du document européen.



La croissance économique devrait ralentir, écrivent les experts de
Bruxelles, « passant de 3,3% en 2012 à moins de 3% en 2013. L’inflation
devrait se stabiliser à 5% en 2013 après avoir accéléré à 9% en 2012. Le
taux de chômage en 2013 est resté à des niveaux des années précédentes à
10 %. Le déficit budgétaire continue de baisser à 1,2 % du PIB en 2013
après avoir été de 2,7% en 2012. Le solde du compte courant est positif,
mais a diminué de 6 % du PIB en 2012 à 1% en 2013. Les réserves de
change de l’Algérie ont augmenté à 194 milliards de dollars à la fin
2012, soit l’équivalent de 3,3 années d’ importations, note Bruxelles
pour qui le pays continue d’être trop dépendant des hydrocarbures , qui
s’élèvent à 35% du PIB , plus de 95% des recettes d’exportation et plus
de deux tiers des recettes fiscales en 2012. Les investissements directs
étrangers sont limités, surtout en raison du contexte régional et des
limites à la propriété étrangère et au rapatriement des bénéfices ».

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