samedi 1 mars 2014

Meeting réussi pour le MAK à Mekla

Meeting réussi pour le MAK à Mekla

01/03/2014 - 20:35


MEKLA (SIWEL) - Tandis que les liges et les courtisans des différents pantins de la mafia politico-financière se livrent des combats au corps à corps dans les rues et places d’Alger quant à la succession du grabataire, Abdelaziz Bouteflika, au stapontin d’El Mouradia, la grande famille militante et patriotique du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) poursuit sereinement sa lutte pour soustraire le peuple kabyle à l’implacable nébuleuse idéologique au triptyque : arabité, islamité et Algérie.


Meeting réussi pour le MAK à Mekla
En effet, MM. Bouaziz Aît-Chebib, Mohand-Ouamar Hachim et Mouloud Hamrani, sur initiative de la section MAK locale, ont animé un meeting à Mekla au cours de la matinée d’aujourd’hui et que d’aucuns considèrent comme « historique ». Ce rendez-vous qui a rassemblé plusieurs citoyens de cette région qui a enfanté des hommes d’une grande valeur autour du trio orateur a été entamé par l’écoute de l’hymne national kabyle.

Une fois l’écoute du chant national terminée, Bouaziz Aït-Chebib prendra la parole en commençant par évoquer les noms prestigieux comme Ouali Benaï, Rabah Aïssat, Ali Mécili et tant d’autres lesquels, par leur apport dans le combat pour la dignité, la modernité et pour une Algérie plurielle constituent aujourd’hui des références pour le peuple kabyle dans sa quête de liberté et de dignité. 
A propos de Ouali Benaï, considéré comme l’un des pionniers dans le combat dans la reconnaissance de l’identité amazighe, le président du MAK, dont la voix a été amplifiée de plusieurs décibels par le mégaphone, dira qu’ « il a été liquidé par le FLN ». Quant à l’élimination physique en 1987 à Paris, l’orateur pointera un doigt accusateur en direction du régime d’Alger et accusera aussi la France d’être « complice » de l’ignoble assassinat. 

Comme à son habitude dans le cadre d’une rencontre de cette nature, le président du MAK donnera toutes les justifications légitimes, et ce depuis l’époque de l’Etoile Nord Africaine à ce jour, du peuple kabyle quant à le revendication de son autonomie. L’orateur a démontré devant l’assistance nombreuse et ô combien attentionnée que faute de son autodétermination et la création de son propre Etat, le peuple kabyle disparaîtra. 
Quant à la question de savoir si oui ou non le peuple kabyle est capable d’assurer son propre Etat, Bouaziz Aït-Chebib s’est lancé une série de théories plaidant l’affirmative. « Bien sûr que le peuple kabyle est en mesure de créer son propre Etat et de vivre pleinement son autodétermination », martèlera l’orateur pour décortiquer ensuite le volet portant « réelles » capacités économiques de la Kabylie, et ce tant en ce qui est des richesses naturelles du pays qu’en matière de la ressource humaine, « la plus importante d’ailleurs ». A ce moment-là, le premier responsable du MAK fera une révélation : « De toute façon, à partir de 2017, les Etats-Unis mettront sur le marché international leurs réserves pétrolières et à ce moment là l’Algérie sera mise à rude épreuve dans le circuit concurrentiel. Et selon des analystes, un baril à seulement 70 dollars, l’Algérie subirait une crise. Aussi, ceux qui font la propagande selon laquelle la Kabylie dépend des ressources des hydrocarbures doivent trouver autre chose pour vendre leurs discours. La Kabylie, je le répète, encore une fois, qu’elle peut très bien se passer des hydrocarbures pour développer son économie. Est-il nécessaire de mentionner encore que jusqu’à présent, la rente pétrolière n’a profité qu’aux généraux ». 

Abordant le volet de la politique sécuritaire en Kabylie, le président du MAK dira qu’elle a été réfléchie et conçue pour faire rétrécir la liberté du citoyen kabyle. Dans ce contexte, Bouaziz Aït-Chebib énumérera une multitude d’exemples dont « les kidnappings qui se font au nez et à la barbe des services de sécurité, le signalement par-ci et par-là de la présence terroriste alors les militaires et autres agents de sécurité pullulent dans le moindre recoin de la Kabylie ». Le premier responsable du MAK finira par lâcher : « C’est le pouvoir algérien qui initie des opérations d’insécurité en Kabylie. Même ce « terrorisme », c’est encore lui. L’objectif est de montrer à la communauté internationale que les Kabyles sont des terroristes et, par conséquent, il n’ y a pas lieu de écouter dans leur demande d’autodétermination. Pas moins de 120 « terroristes » ont donné l’assaut contre le commissariat des Ouacifs. Sachant l’existence de barrages militaires sur chaque axe routier, on l’on se demande alors si ces « terroristes » ont utilisé un hélicoptère pour arriver au commissariat ciblé ? ». 
Les incendies de forêts de Kabylie sont aussi, selon l’orateur, l’œuvre du pouvoir et l’objectif recherché et l’anéantissement total de toute ressource naturelle de la Kabylie. Bouaziz Aït-Chebib citera aussi un autre exemple édifiant sur la volonté de certaines puissances à maintenir la Kabylie dans le sous-développement. « Quand il s’agit, dira-t-il, de demander la construction d’une entreprise économique, l’administration répond qu’il n’existe pas d’assiette foncière pour l’accueillir alors que lorsqu’il s’agit de construire une prison ou un commissariat, les assiettes foncières sont aussitôt dégagées ». 

Abordant ensuite la question des élections du I7 avril, le président du MAK renouvellera son appel à partir de Mekla quant à leur rejet. « Quel que soit le vainqueur de cette course à la présidence de la république algérienne, criera le président du MAK, il ne se sera pas reconnu comme le président du peuple kabyle ! ». « La seule et unique chose qui nous intéresse est la tenue du référendum sur l’autonomie de la Kabylie », a signalé Bouaziz Aït-Chebib qui n’a pas manqué de cibler par des qualificatifs très durs les Kabyles qui ont accepté de louer leurs services dans le cadre de ces élections programmées par Alger et pour Alger. 

Ayant décidé de mettre fin à son intervention, Mohand-Ouamar Hachim prend le relais. Celui-ci aussi n’a pas fait dans la dentelle en s’attaquant aux « ennemis de la Kabylie ». « Il est temps pour le peuple kabyle de prendre sa destinée en main », a crié l’orateur pour faire une petite métaphore, très répandue dans les milieux militants et intellectuels de Kabylie : « Jusqu’à maintenant, nous les Kabyles, notre rôle ressemble au double-blanc dans le jeu des dominos. Nous participons au jeu mais aucun point ne nous est jamais attribué. Il est temps alors pour nous de changer la donne en nous considérant comme un double-six, c’est-à-dire comptabiliser à notre profit le maximum de points ». 
Comme son prédécesseur au micro, Mohand-Ouamar Hachim fera un aperçu historique sur le combat des Kabyles qui, nonobstant son mérite, n’a jamais été pris en considération par les autres Algériens. L’orateur sera lui aussi prolixe dans son intervention. En dernier, Mohand-Ouamar Hachim appellera les citoyens kabyles à « ignorer complètement » le rendez-vous du 17 avril prochain. 

Quant à Mouloud Hamrani, il apportera vraiment de l’eau au moulin du MAK. En effet, le président du conseil universitaire MAK de Tizi-Ouzou trouvera une grande similitude entre la politique d’extermination menée aux Etats-Unis contre les Indiens (Peaux-Rouges) et celle menée contre le peuple kabyle par le pouvoir d’Alger. « Aux Etats-Unis, révèle Mouloud Hamrani, c’est un colonel de l’armée qui a eu l’idée « d’exterminer » les Indiens en les inondant de whisky et de drogue. Aujourd’hui, ces produits ont réduit à néant les communautés indiennes. En Kabylie, nous remarquons trois phénomènes destructeurs : la drogue, l’alcool et la prostitution. Il est vrai que nous ne disposons pas de statistiques sur la quantité de drogues qui arrivent en Algérie et qui prend la destination finale de la Kabylie. Une chose est cependant sûre : nos jeunes sont très ciblés par ce phénomène criminel. Idem concernant l’alcool. L’Etat sait parfaitement qu’il existe beaucoup de bars clandestins en Kabylie et sans pour autant tenter de les fermer ». « De nos jours, l’utilisation d’un armement de guerre pour perpétrer un génocide contre un peuple est politiquement et moralement impossible. C’est pourquoi, certains Etats dont l’Etat algérien ont trouvé ce palliatif de produits psychédéliques pour arriver à leurs fins. Cependant, l’objectif est le même ; seule la méthode est différente par rapport aux anciens temps ».
Avant de poser le micro, l’orateur a lancé un appel à la vigilance contre ce fléau qui peut être mortel. Il a également lancé un appel aux jeunes pour s’impliquer dans les mouvements associatifs tout en prenant ses distances vis-à-vis de l’administration. 

A ce moment, le président du MAK revient sur scène. A son tour, il a appelé la jeunesse à ne pas laisser le champ libre à l’administration dont l’intérêt recherché est justement la destruction de l’ordre sociologique de la Kabylie. Bouaziz Aït-Chebib dénoncera ensuite l’absence des couleurs kabyles lors du recueillement sur la tombe de feu Mouloud Mammeri, pourtant une action initiée par une association d’Ath-Yenni. Après avoir qualifié de « déplorable » l’absence de drapeaux du MAK lors de certaines cérémonies organisées par des Kabyles, le premier responsable du MAK a lancé ensuite un appel solennel aux citoyens kabyles pour venir marcher massivement le 20 avril à Tizi-Ouzou.

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