[!glossaire] |
14/03/2014 - 16:52 par SIWEL - Agence kabyle d'information |
PARIS SIWEL — Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, le Gouvernement provisoire kabyle, l’Anvad, a réagit à la triste nouvelle du décès de Na Chrifa par la voix de son ministre de la Culture, M. Gaya Izennaxen. Nous publions ci-après la déclaration dans son intégralité. ANAVAD AQVAYLI UΣḌIL GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA La grande dame de la chanson kabyle, Nna Chrifa, vient de nous quitter et L’ANAVAD par la voix de son ministre de la culture salue son talent et son courage. Nna Chrifa a été de celles qui ont, à l’instar de Hnifa, brisé le tabou interdisant à la femme kabyle de chanter. En passant outre l’interdit, Elle a réussi à porter la voix de notre peuple, sa douleur comme sa fierté, à travers la chanson. Dame Chrifa, à laquelle de nombreux artistes comme feu Brahim Izri ont rendu hommage de son vivant, a été, pour plusieurs générations, un exemple de courage et de persévérance. En brisant le Tabou, elle a accompli un acte héroïque car elle a brisé par là les chaines d’un ordre établi, imposé par une idéologie moralisatrice ayant un moment tenté d’enfermer la femme kabyle, comme sa culture, dans l’épaisse brume du silence. Si en tant que femme, elle devait lutter contre ces « démons qui nous agressent à chaque instant » comme le disait si bien notre rebelle Matoub Louenas, en tant qu’artiste elle a aussi fait face à l’ostracisme et au racisme des institutions coloniales algériennes pour finir sa vie sans aucun droit à sa retraite. S’il est vrai que la société civile kabyle ait tenté à plusieurs reprises de lui apporter aide et assistance, il est vrai aussi que cela était insuffisant. Condamnée ces dernières années par la maladie, Nna Chrifa avait besoin d’une prise en charge pour se soigner et se préparer à rejoindre dignement nos ancêtres de l’autre côté. Elle ne l’a jamais eue. Mais comment attendre une aide d’un Etat qui à défaut de soumettre les artistes kabyles par le chantage, les assassine, les pousse à l’exile ou les marginalise quand il n’arrive pas à les détruire ? Nous ne le dirons jamais assez, l’industrie culturelle est l’apanage des Etats et la Kabylie ne dispose pas encore de son propre Etat pour promouvoir sa culture, sa langue et protéger ses artistes. Sgunfu di talwit a Nna Chrifa Gaya Izennaxen, Ministre kabyle de la culture |
vendredi 14 mars 2014
Dépêches de SIWEL - Agence kabyle d'information : Communiqué de l'Anavad relatif au décès de Chrifa, la grande dame de la chanson kabyle.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire